Méditation du dimanche de l'Epiphanie: La manifestation du mystère du Christ
« Les païens sont associés au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’l’Evangile », tel est le mystère révélé aujourd’hui aux nations, proclame saint Paul dans la deuxième lecture de la fête de l’Epiphanie.
Oui ! Dans l’enfant de la Crèche de Bethléem, Dieu révèle son visage de tendresse à l’humanité tout entière. Oui ! Le voilà qui est là devant nos yeux, le mystère du Christ : tous, sans exception aucune, sont appelés à venir à la crèche, aube du calvaire et de la résurrection.
Un enfant nous est né, et les mages, ces chercheurs de Dieu, arrivent de l’étranger pour se prosterner devant lui et lui offrir les cadeaux qu’on offre à un roi, à un Dieu. Ce sont des païens, des gens qui ne connaissent pas la loi de Moïse, qui ne font pas partie du peuple d’Israël, du peuple de l’Alliance ; ce sont des étrangers ; ils trouvent dans leur science et leur conscience l’étoile qui leur montre le chemin vers le Christ Jésus, le Sauveur. C’est ainsi que Dieu sème des étoiles sur nos routes d’hommes et de femmes, par-delà les frontières et les cultures. Comment sommes-nous attentifs à ces étoiles que Dieu ne cesse de semer dans nos vies ?
Déjà les mages levaient les yeux, regardaient, contemplaient au-delà d’eux-mêmes, plus haut, plus loin. En ce jour de l’Epiphanie, nous sommes donc invités à les suivre un peu ; ils ont quelque chose à nous dire. Le regard, la contemplation, leur a permis de discerner dans ce qui pouvait être un fatras, une pagaille, un univers compliqué et beau, à discerner une étoile particulière, une lumière pour eux. Cette étoile a un sens, elle est un signe, elle annonce une naissance, et cela va leur faire quitter leur famille, leur pays, leurs habitudes, pour un ailleurs inconnu ; ils quittent le confort et la sécurité d’une maison pour les chemins caillouteux et sans sécurité de l’aventure incertaine. En effet, l’étoile va disparaître ; en ce moment critique, ils ne se découragent pas, ils cherchent, ils questionnent, ils remuent une ville entière, et voici qu’un indice, une direction leur est donnée : Bethléem, la maison du pain.
Il ne s’agit pas pour nous, aujourd’hui, d’avoir les yeux levés au ciel, surtout le soir d’une pleine lune, pour lire dans les étoiles, mais de chercher le sens des choses, de chercher à comprendre le signe que Dieu nous donne à travers les événements de notre vie quotidienne. A travers l’histoire du peuple de Dieu, l’histoire du monde et aussi notre propre histoire, Dieu nous appelle à élargir sans cesse nos horizons. C’est pour cela qu’il n’y a pas d’étranger dans le monde de Dieu. Il n’y a que des frères et des sœurs ; enfants chéris du même Père.
Comme les mages, amis auditrices et auditeurs, apprenons à casser nos frontières: mentales, nationales, raciales, ethniques, linguistiques, nos frontières d’intérêts de groupes, d’exclusions de toutes sortes.
L’Evangile, aujourd’hui, nous dit que les Mages ont suivi avec générosité l’étoile qui leur était apparue, mais qu’ils ont pourtant eu un problème, pour trouver ce roi des Juifs qu’ils venaient adorer; il leur a fallu consulter ceux qui avaient en mains les Ecritures et les prophètes. Ce simple épisode vient éclairer notre vie de deux façons : ils nous dit, d’abord, que nous avons besoin les unes des autres pour aller vers le Christ, même si ces autres n’appartiennent pas à notre race, à notre village, à notre groupe ethnique ou à notre pays ou continent; il nous dit ensuite, que c’est de la confrontation entre ce qui nous arrive et la Parole de Dieu que jaillit la lumière, même pour le chemin du retour, qui peut être celui de la conversion./.
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