Burkina Faso : La liberté religieuse menacée par le terrorisme
Jean-Paul Kamba, SJ (avec Fides) - Cité du Vatican
Les victimes de l’attaque djihadiste du dimanche 16 février 2020 n’étaient pas des membres de l’église protestante réunis pour la prière, mais un groupe de paysans de différentes confessions religieuses, a précisé Fides, contrairement à ce qui était annoncé dans un premier temps.
En effet, parmi les 24 personnes tuées, se trouvait également un catéchiste catholique. Ce dernier « était l’un des premiers catéchistes envoyés en mission lorsque fut fondé le diocèse de Dori, qui correspond en gros à la partie sahélienne du Burkina Faso », ont indiqué des sources locales requérant l’anonymat pour raisons de sécurité.
Ces sources soulignent également que les nouvelles relatives aux attaques djihadistes sont fortement filtrées par le gouvernement, mais, disent-elles, « nous sommes désormais arrivés à une paire d’attaques par jour dans le Sahel avec une kyrielle de victimes ».
Fermeture de trois des six paroisses de Dori
Le diocèse de Dori, qui s’étend sur un très vaste territoire et au sein duquel seuls 2% de la population sont catholiques, compte six paroisses. Trois d’entre elles ont été fermées à cause des attaques des djihadistes qui n’ont cessé de faire des victimes aussi bien parmi les prêtres, les pasteurs protestants, que parmi les imams dans le nord du pays.
Non à la guerre confessionnelle
Les attaques djihadistes visant les membres des différentes confessions religieuses exhalent l’odeur d’une véritable guerre confessionnelle. En octobre 2019, le Président du Burkina Faso, Marc Christian Roch Kaboré, avait pourtant adressé un appel à ne pas tomber dans le piège de la guerre confessionnelle.
Réagissant à l’attaque du dimanche 16 février 2020 susmentionnée qui a fait 24 morts, l’opposition burkinabè a appelé le mardi 18 février 2020, les autorités à assurer la sécurité des lieux de culte.
Face aux attaques djihadistes récurrentes, elle a exhorté l’État à sécuriser les lieux de culte, de même que les autres lieux de rassemblement des citoyens. Mais, l’opposition burkinabè estime surtout nécessaire que le gouvernement crée un observatoire national des libertés religieuses dont le but serait de « veiller par des stratégies de communication et de manipulation bien conçues, à ce que les ennemis, ne parviennent à créer un affrontement interreligieux ».
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