Kenya : Les petites sœurs de Saint-François viennent en aide aux pauvres
Camille Mukoso, SJ (avec Acia Africa) – Cité du Vatican
En réponse à l’appel des évêques kenyans demandant aux personnes de bonne volonté de venir en aide aux populations pauvres, les religieuses de la congrégation des petites sœurs de Saint-François ont fourni des denrées alimentaires aux familles nécessiteuses de la paroisse Sainte-Marie de Mukuru dans l’archidiocèse de Nairobi. Environ 100 familles ont été bénéficiaires de ce geste de charité qui a eu lieu le vendredi 8 mai 2020.
Ventre affamé n’a point d’oreilles
La sœur Lucy Wanza, supérieure régionale des petites sœurs de Saint-François, a révélé que cette initiative répondait aux mesures de précaution prises par les autorités kenyanes pour lutter contre la propagation du nouveau coronavirus. « Comment en effet demander aux populations de rester à la maison lorsqu’elles n’ont rien à se mettre sous la dent ? », s’est interrogé la sœur Wanza, rappelant le fameux dicton « ventre affamé n’a point d’oreilles ». Les petites sœurs de Saint-François ont également profité de cette occasion pour inviter les familles bénéficiaires à se joindre à la lutte contre la Covid-19 en adhérant aux directives données par le gouvernement de leur pays ainsi que par l'Organisation mondiale de la santé.
Un choix motivé par les conditions de vie des chrétiens
La Sœur Wanza, qui a dirigé une équipe de trois religieuses pour remettre le don de leur congrégation, a également indiqué que sa congrégation avait collaboré avec Caritas-Nairobi pour identifier la paroisse la plus nécessiteuse au sein de l'archidiocèse. Le choix de la paroisse Sainte-Marie de Mukuru a été donc motivé par les conditions de vie de ses fidèles. Selon le témoignage de la supérieure régionale, il est touchant de voir comment ces chrétiens mènent une vie difficile, mais joyeuse.
La suspension des messes publiques, une mesure qui dérange
La paroisse Sainte-Marie de Mukuru, dirigée par les pères spiritains, a toujours pris à cœur la situation de pauvreté dans laquelle vivent ses fidèles. Pour y faire face, les pères spiritains organisent un programme d'alimentation hebdomadaire, sous l’égide du groupe Saint-Vincent-de-Paul, permettant aux familles pauvres de recevoir des denrées alimentaires. Soutenue par les recettes provenant des offrandes des messes dominicales, cette belle initiative a malheureusement du mal à se poursuivre depuis la suspension des messes publiques dans le pays.
Le cri des évêques kenyans
Signalons que dans une déclaration collective, rendue publique le 23 avril 2020, les évêques du Kenya appelaient à la solidarité avec les personnes touchées par les mesures de Covid-19, en particulier les plus vulnérables, y compris celles qui vivent dans des quartiers informels. Selon les prélats, une population estimée à 2,5 millions de personnes vivant dans des quartiers informels serait durement touchée par la pandémie. Ces quartiers sont très peuplés et ne disposent pas d'eau, ni d'installations sanitaires adéquates pour les ménages ; la gestion des déchets est quasi inexistante, les transports publics sont surchargés, l’accès aux établissements de santé officiels est limité.
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