RD Congo : La ville d’Uvira aux abois
Service Français-Afrique (avec P. Paul Samasumo) -Cité du Vatican
Environ 100 000 personnes sont déplacées par les inondations qui ont frappé l’est de la République démocratique du Congo. Le directeur de Caritas diocésaine d’Uvira, le père Dominic Mulumeoderhwa, affirme que la population sinistrée a besoin d’une aide humanitaire immédiate. Dans le pays, en effet, les pluies torrentielles qui ont commencé la semaine dernière ont provoqué des inondations dans plusieurs provinces de l’est. Au départ, il y a eu plus de 52 morts, mais comme de nombreuses personnes sont toujours portées disparues, un compte-rendu précis prendra encore du temps. Parmi les zones les plus touchées figure la ville d’Uvira, peuplée de plus de 450 000 habitants.
Uvira coupée du reste du pays
Deux ponts reliant le centre urbain ont été emportés par les eaux, et la ville est restée isolée du reste du pays. Les inondations ont emporté des personnes, en particulier des enfants, des maisons, des écoles, des églises et des magasins, qui ont tous été gravement endommagés. Le réseau routier, déjà fragile, a été érodé. En outre, Uvira, située à la frontière avec le Burundi, avait déjà été fermée en raison du coronavirus et mise en quarantaine pour prévenir la contagion.
Le cauchemar des malheureux sinistrés
L’aide économique et les agences d’aide internationale se concentrent, quant à elles, sur l’urgence du Covid-19 et la mobilité limitée exacerbe une situation déjà difficile. Cela signifie que la population d’Uvira ne bénéficie que d’un faible soutien. Le père Dominic Mulumeoderhwa décrit la situation comme un cauchemar. Personne ne se souvient du lac Tanganyika si haut ; même les rivières Kanvimvira et Mulongwe sont en crue et les inondations sont si importantes que des hippopotames ont été aperçus près des zones résidentielles de la ville. Pour cette raison, la Caritas diocésaine réitère qu’Uvira a besoin d’une aide urgente : il y a un manque d’eau potable, l’assainissement a été compromis et il y a un réel danger de maladies, transmises par l’eau contaminée, comme le choléra. Il faut de la nourriture, des médicaments, des trousses de premiers secours, des ustensiles ménagers et des moustiquaires.
Risque d’effondrement
Tout le monde fait de son mieux pour coordonner les efforts de secours : les autorités gouvernementales locales travaillent avec les agences des Nations unies, en particulier l’Acnur ; l’Église, à travers les paroisses et Caritas-Uvira ; les travailleurs humanitaires déjà sur le terrain ; la Croix-Rouge congolaise. Tous ont donné et donnent encore leur contribution, tandis que les bénévoles poursuivent les opérations de recherche et de sauvetage des personnes disparues. La mission des Nations unies au Congo (Monusco), située dans la région, a également sauvé des milliers de personnes dans les zones inondées. Mais, avec des pluies qui continuent de tomber sur la ville d’Uvira et ses environs, une aide humanitaire accrue est nécessaire, car les organismes locaux risquent de s’effondrer.
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