Tchad : Un laboratoire mobile pour lutter contre le coronavirus
Jean-Paul Kamba, SJ – Cité du Vatican
La Covid-19 n’a pas encore dit son dernier mot. Si sa vitesse de contamination se réduit peu à peu, çà et là, c’est au prix d’engagement des différentes forces vives sanitaires. Au Tchad, le laboratoire mobile de surveillance des fièvres hémorragiques virales est l’une des entités qui participent à la lutte contre cette pandémie. Son travail consiste à diagnostiquer les personnes et faire le suivi de celles dont le résultat s’avère positif.
Qu'en est-il du fonctionnement ?
A en croire le responsable dudit laboratoire, le docteur Henry Yandai, cette tâche est menée à bien grâce à des analyses qui sont reprises 14 jours après pour examiner la présence de la charge virale chez les patients. Le laboratoire dispose des équipements miniaturisés qui, en cas de nécessité, « sont transportés à l’aide des caisses dans un véhicule vers un foyer infectieux, afin de réaliser des examens dans une salle de classe ou tente installée », ajoute le docteur Yandai. De façon générale, la machine du laboratoire mobile de surveillance des fièvres hémorragiques virales se met en branle lorsque les prélèvements ou échantillons effectués par d’autres centres arrivent au laboratoire. Dès lors, les équipes endossent leurs équipements de protection individuelle (EPI) avant de procéder à la décontamination des échantillons qui arrivent au laboratoire dans un système d'emballage. Une fois la décontamination réalisée, les échantillons peuvent ainsi être manipulés sous la pression négative « parce que nous utilisons des équipements spécialisés pour le traitement de ce genre de virus », précise le docteur Yandai.
Des précautions
Pour assurer la sécurité du personnel, le médecin tchadien affirme que la manipulation des échantillons s’effectue dans le strict respect des procédures standards au laboratoire.
Le nouveau coronavirus se transmettant entre autres par voie aérienne, il peut donc facilement se dissimuler si des dispositions particulières ne sont pas prises lors de la manipulation. C’est pourquoi, affirme-t-il, l'échantillon est doublement protégé dans un tube primaire et secondaire. Ainsi sécurisé, « le prélèvement est introduit dans la boîte à gant qui fonctionne à pression négative et permet de confiner les échantillons biologiques hautement infectieux ». Aussi, pour ne pas s’exposer au risque de la contamination, le manipulateur doit endosser la combinaison, la blouse, la sur-blouse, l'écran facial et les gants, pour se mettre au travail et éviter le risque de contamination et de dissémination du virus dans l'environnement.
Mieux vaut prévenir que guérir
La Covid-19 est très contagieuse, mieux vaut prévenir que guérir. Le responsable du Laboratoire Mobile de la Surveillance des fièvres Hémorragiques virales au Tchad rappelle donc l'importance du respect des mesures barrières édictées par les autorités afin d’en venir à bout de la pandémie : port obligatoire de masques, distanciation sociale, etc. Ce sont des actes simples mais efficaces et qui peuvent vraiment protéger, exhorte-t-il. Il invite aussi les personnes qui sentent des malaises à contacter directement le service de surveillance du ministère de la Santé, censée envoyer une équipe d'investigation pour effectuer des tests.
La situation au Tchad
Le tout premier cas testé positif au coronavirus a été signalé au Tchad le 19 mars 2020 dans la capitale N'Djamena. Environ deux mois après, la pandémie a élu domicile dans dix des provinces 23 du pays.
La situation évolue chaque jour. En la date du dimanche 17 mai 2020, vingt-neuf (29) nouveaux cas ont été confirmés ainsi que 3 nouveaux décès. Le nombre total des contaminations est de 503 avec 53 décès, selon le ministère tchadien de la Santé publique. Ce dernier précise que six patients ont été guéris, ce qui porte à 117 le nombre total de guérisons, tandis que 333 malades sont sous traitement dans les hôpitaux du pays, a indiqué le ministre dans un communiqué.
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