Afrique : Vers la reprise des célébrations publiques des cultes
Camille Mukoso, SJ – Cité du Vatican
En Afrique, plusieurs pays se préparent tant bien que mal à reprendre les célébrations publiques avec la participation des fidèles. Dans d’autres pays, les évêques préfèrent attendre encore un peu de temps. L’ouverture des lieux de culte, selon d’aucuns, devrait être accompagnée des certitudes que la pandémie a été sinon contenue, du moins maitrisée. En tout cas, les démarches de chaque Eglise africaine valent leur pesant d’or selon la situation de la pandémie, particulière à chaque nation.
Plaidoirie pour la réouverture des lieux de culte
En République du Congo dite Congo-Brazzaville, les évêques ont demandé, le mardi 3 juin 2020, au gouvernement à ce que les églises soient rouvertes au public. Une délégation de la Conférence épiscopale a rencontré le Premier ministre Clément Mouamba pour traiter des modalités à adopter dans le respect des mesures anti-Covid-19. La délégation, conduite par le président de la Conférence épiscopale, Mgr Daniel Mizonzo, a aussi demandé la réouverture des séminaires. Les prélats ont également exprimé leur inquiétude face à la crise économique et sociale provoquée par l'urgence sanitaire et à ses conséquences dans le pays.
Réouverture reportée sur demande des évêques
Alors que les prélats du Congo-Brazzaville plaident pour la réouverture des lieux de culte, deux évêques sud-africains ont, quant à eux, décidé de reporter cette possibilité. Il s’agit du cardinal Wilfrid Napier et Mgr Victor Phalana, respectivement archevêque de Durban et évêque du diocèse de Klerksdorp. Leur décision unique vient juste après que le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, ait annoncé la possible reprise du culte public à partir du 1er juin dernier. Pour les deux prélats, la raison d’une telle position est simple : « Permettre une préparation adéquate à la reprise du culte, à travers des ateliers de sensibilisation pour les prêtres ». Il faut avoir écouté les paroles du cardinal Napier à ses fidèles pour en comprendre la portée : « Je sais que cela va être difficile à accepter pour beaucoup d'entre vous, mais c'est pour votre sécurité, celle de vos enfants et surtout celle de vos grands-mères, de vos pères, de vos grands-pères, des personnes âgées, de ceux qui sont les plus vulnérables ». Et Mgr Phalana de continuer : « Nous, en tant qu'évêques, nous parlons du point de vue de la santé et de la sécurité, d'une part, et de la foi et du soin spirituel du troupeau de Notre Seigneur, d'autre part ».
Une repise bien connue
Si d’aucuns plaident pour la réouverture des lieux de culte et d’autres la retardent, au Ghana la date de la reprise est bien connue. C’est le dimanche 7 juin 2020 que les célébrations avec la participation du peuple reprendront, après la suspension en raison de la pandémie du nouveau coronavirus. La satisfaction est exprimée par la Conférence épiscopale de ce pays qui souligne sa volonté de contrôler efficacement la propagation de la Covid-19. L’Église est un acteur majeur dans le pays, disent les évêques, et cela est indispensable pour les stratégies générales d’endiguement et d’atténuation du virus, telles qu’établies par l’État.
Une reprise sous contrôle
Même son de close au Nigéria : L’archidiocèse de Lagos a annoncé, le dimanche 31 mai 2020, une reprise progressive des messes publiques dans le cadre de l'assouplissement des restrictions liées à la pandémie. L’archevêque de Lagos, Mgr Alfred Adewale Martins, qui a donné les modalités de cette reprise a fait savoir que, pour l’instant, seules les messes dominicales sont permises, entre 7h et 15 h afin de s'assurer que les chrétiens ne violent pas le couvre-feu. Le prélat a également encouragé ses prêtres à éviter des grands rassemblements de fidèles en célébrant plus de messes possibles.
L’Eglise et son peuple
Il convient de rappeler les premières lignes qui ouvrent la Constitution pastorale sur l’Eglise dans le monde de ce temps, Gaudium et Spes : « Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur. Leur communauté, en effet, s’édifie avec des hommes, rassemblés dans le Christ, conduits par l’Esprit Saint dans leur marche vers le Royaume du Père, et porteurs d’un message de salut qu’il faut proposer à tous. La communauté des chrétiens se reconnaît donc réellement et intimement solidaire du genre humain et de son histoire » (G.S N°1).
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