Côte d’Ivoire : L’Assomption de la Vierge Marie malgré la pandémie
Jean-Pierre Bodjoko, SJ* (avec Marcel Ariston Blé) – Cité du Vatican
Le père Eugène Adingra, recteur de ce sanctuaire, qui a présidé la célébration eucharistique, a, dans son homélie, invité les fidèles présents à rendre grâce à Dieu pour les bienfaits accomplis dans la vie de Marie. En outre, dans son homélie, le père Adingra a rappelé aux fidèles présents le sens et le but premier de cette commémoration par l’Eglise. « La fête de l’Assomption c’est d’abord la fête de Dieu qui exprime l’amour de Dieu pour l’homme. Dieu qui pose son regard sur une de ses créatures qu’Il a tant aimée. C’est donc un jour de joie et d’action de grâce à Dieu pour les bienfaits accomplis dans la vie de Marie au vu de ce qu’Il a réalisé en elle par elle », a déclaré le prélat catholique.
La Vierge Marie ne nous laissera pas dans le chaos
Pour le père recteur du Sanctuaire Marial National Marie Notre Dame d’Afrique, la montée triomphale de la Vierge Marie « corps et âme dans la gloire de Dieu » doit également être un signe d’espérance dans un monde désespéré… et désespérant, conquis et pris d’assaut par les multinationales et les mafias de la finance, de la drogue et de tout le reste, où l’orgueil de l’homme semble prendre le dessus de tout. « Tout est là pour nous désespérer…c’est ce que nous vivons actuellement dans notre pays et personne ne peut dire le contraire, c’est la tristesse et la misère de l’homme » a-t-il laissé entendre.
Et face à la situation sociopolitique actuelle que traverse la Côte d’Ivoire, le religieux marianiste a invité les ivoiriens à ne pas désespérer. « Marie, c’est la certitude, le gage que la bataille est gagnée, que le Christ a gagné…ce pays lui a été confié, elle ne nous laissera pas dans le chaos », a-t-il rassuré.
En revanche, a-t-il fait savoir, pour que cette espérance porte ses fruits, il nous faut reconnaitre nos péchés et nos erreurs. « Aujourd’hui, pour que Marie prie et intercède pour nous, nous sommes tous appelés, chacun à son niveau, prêtres, évêques, cardinaux, hommes politiques, tous, habitants de ce pays à reconnaitre nos péchés », a suggéré le père Eugène Adingra.
« L’heure n’est plus aux jugements et à regarder le mal que l’autre fait, mais l’heure est venue pour que chacun se reconnaisse pécheur parce que tous nous avons péché en acquiesçant, en applaudissant, en ne disant rien, en contribuant à la corruption et à l’injustice. Chacun de nous tous nous avons failli. Demandons tous pardon pour que l’espérance naisse dans notre pays », a-t-il ajouté.
Nous devons lutter pour accéder au Ciel
Pour cela faire, a indiqué le père Adingra, il faudra se mettre à l’école de Marie. « Surtout revoir aujourd’hui nos choix et nos oui donnés au Seigneur, nos oui de tous les jours, faire des vrais choix, des choix de Dieu », a-t-il précisé.
Pour finir, le recteur du Sanctuaire Marial National de Côte d’Ivoire a souhaité que cette fête de l’Assomption soit pour tous l’occasion d’un nouveau départ d’une conversion vraie et sincère. « Il s’agit de regarder notre foi, si nous aimons notre frère et sœur. Car, si Marie est arrivée jusqu’au Ciel, et l’expérience de l’Assomption nous le montre bien, c’est parce qu’elle a dû lutter pour y accéder, elle a dû faire des choix adultes et non des choix enfantins. Si Marie a tout gagné, c’est parce qu’elle a tout risqué. Sa foi a porté tout son fruit parce qu’elle a accueilli Dieu avec tout son être. Le ‘oui’ de Marie a été total sans condition, un contrat sans clause restrictive mieux qu’un chèque en blanc. « Marie a tout reçu parce qu’elle a tout donné, même sa liberté », a conclu le père Adingra.
*Twitter : @JPBodjoko E-mail : jeanpierre.bodjoko@spc.va
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