Côte d’Ivoire : Consécration de la ville de Grand-Bassam au Cœur Immaculé de Marie
Jean-Pierre Bodjoko, SJ* (avec Marcel Ariston Blé) – Cité du Vatican
La vile de Grand-Bassam a été consacrée au Cœur Immaculé de Marie, le dimanche 30 août 2020, par le père Jean Bonzo Kouassi, vicaire général du diocèse de Grand-Bassam et représentant de l’ordinaire du lieu, Mgr Raymond Ahoua, lors d’une messe qu’il a présidée à la paroisse Cœur Immaculé de Marie de l’Impérial du diocèse de Grand-Bassam. La messe de consécration s’est déroulée en présence de nombreuses personnalités politiques, administratives, coutumières et religieuses de la région du sud Comoé et du pays.
Dans son homélie, le père Bonzo Kouassi a signifié à son auditoire que Bassam appartenait à Dieu et que Bassam devait lui revenir. « Le chemin de la consécration passe par la vérité qui nous ouvre au chemin de la sanctification », a fait savoir le vicaire général du diocèse de Grand-Bassam, tout en invitant les populations à prier dorénavant aux intentions de Marie, pour la paix dans le monde et surtout à marcher dans ses pas d’humilité, de patience, de tendresse et de pardon.
Grand acte de foi
Pour le père Bonzo Kouassi, placer la ville de Grand-Bassam sous la maternelle protection de Marie constitue un grand acte de foi de reconnaitre l’action continuée et permanente de Dieu dans l’histoire de toute l’humanité et de Grand-Bassam. Cet acte de foi, selon lui, ne doit pas être vu sous l’angle d’un effet de mode ou d’une récupération politique, mais, plutôt, doit amener les différentes populations allogènes et autochtones à vivre dans la vérité et dans l’amour les uns pour les autres.
« Ce que nous vivons aujourd’hui n’est pas une chose à la mode, ce n’est pas seulement nous retrouver et de consacrer, de façon superficielle, Bassam à la Vierge. Il nous faut être dans la vérité car le chemin de la consécration passe par le chemin de la vérité », a fait savoir le père Bonzo Kouassi à la population de Grand-Bassam multi-ethnique, religieuse et culturelle, venue prendre part à cette célébration consacrant leur commune au cœur Immaculée de Marie.
Cette consécration de la ville Grand-Bassam, qui s’est déroulée dans un contexte particulièrement précaire dans le pays, doit s’inscrire, selon le père Bonzo Kouassi dans le sillage de la bénédiction de Dieu pour les ‘Bassamois’ mais aussi pour toute la Côte d’Ivoire où l’approche des élections ravive les tensions sociales, politiques, militaires et même religieuses.
« La commune de Bassam n’est pas seulement faite de constructions… mais est aussi l’expression des relations interpersonnelles, des rencontres humaines », a indiqué le vicaire général du diocèse de Grand-Bassam. Pour ce faire, il a exhorté les populations à ne pas prendre pour modèle le monde présent, mais à « se transformer en renouvelant leur façon de penser pour discerner, pour qu’elle soit « la volonté de Dieu, ce qui est bon, ce qui est capable de lui plaire ».
Et la volonté de Dieu pour eux, a-t-il expliqué, consiste à travailler à l’avènement d’un monde, d’une ville de paix, de justice, d’amour et de concorde « …Bassam appartient à Dieu… Bassam doit lui revenir. C’est le défi qu’il nous faut relever chaque jour dans l’humilité, la tendresse et le pardon parce que nous sommes faits pour être ensemble et partager avec les autres ce que nous avons d’essentiel », a-t-il fait remarquer.
Un profond engagement personnel au Christ
Par ailleurs, pour le père Bonzo Kouassi, cette consécration à Marie « réclame un plus profond engagement personnel au Christ » et permettra, selon lui, grâce à Marie « la naissance d’un nouveau dynamisme dans le cœur de chacun de nous et dans le cœur des ivoiriens ».
La consécration de Grand-Bassam est une volonté du maire de cette ville, M. Jean Louis Moulot. Ce dernier a indiqué : « j’ai décidé, à la lumière de notre foi, de porter au Seigneur par les mains immaculées de Sa Mère notre ville et notre pays la Côte d’Ivoire. Nous sommes appelés, par notre qualité de porte de la foi, à avoir les yeux tournés vers le Seigneur en toutes circonstances. Nous croyons donc fermement par cet acte de consécration de Grand-Bassam à la Mère de l’Eglise, que c’est la Côte d’Ivoire toute entière qui est offerte au Seigneur ».
Confiant la commune à Marie, M. Moulot voudrait également qu’elle renforce et préserve la coexistence pacifique entre les communautés autochtones et allogènes d’une part et entre les différentes religions d’autre part surtout en cette période préélectorale particulièrement sensible en Côte d’Ivoire.
Avec cet acte de consécration, Grand Bassam devient la deuxième commune en Côte d’Ivoire consacrée à la Vierge Marie après celle de Cocody dans le district autonome d’Abidjan.
La ville historique de Grand-Bassam, déclarée patrimoine mondial de l’UNESCO le 3 juillet 2012, fut la première capitale de la Côte d’Ivoire (1893-1900). Sur le plan religieux, elle est la fille ainée de l’Eglise dans le pays, la ville à travers laquelle l’Evangile s’est répandue en Côte d’Ivoire (1895). Le diocèse de Grand Bassam célèbre cette année ses 125 ans d’évangélisation.
*Twitter : @JPBodjoko E-mail : jeanpierre.bodjoko@spc.va
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