Nigeria : le coût élevé de la vie aggrave les problèmes de la population, estime Monseigneur Kaigama
Camille Mukoso, SJ (avec Isabella Piro) -Cité du Vatican
Au Nigeria, le gouvernement a mis un terme au système de subventions des tarifs du carburant pour tenter de renflouer ses caisses vidées par la pandémie de la Covid-19. Les prix à la pompe ont donc augmenté de 15%. Le tarif de l’électricité dans le pays a aussi décuplé, provoquant ainsi la colère de la population déjà aux prises avec le marasme économique et l’inflation. Les citoyens du premier pays producteur du pétrole brut d’Afrique ne savent plus à quel saint se vouer. Dans ce climat d’incertitude et de tension, l’archevêque d’Abuja, Mgr Ignatius Kaigama a déclaré que le coût de la vie au Nigeria aggrave les problèmes de la population. A l’en croire, les dernières augmentations du prix de l'énergie, associées à la crise provoquée par la pandémie de la Covid-19 sur l'économie, mettent à rude épreuve la vie des Nigérians.
L’oisiveté, mère de tous les vices
L’archevêque d’Abuja a également déploré le fait que beaucoup de jeunes qualifiés, prêts à travailler et désireux de contribuer à la croissance et au développement collectif, restent au chômage. Dans cette situation d'oisiveté forcée, affirme-t-il, les vices sociaux augmentent et les jeunes générations deviennent susceptibles de manipulation sociopolitique et exposées aux crimes.
La corruption génère la fuite des cerveaux
En outre, Mgr Kaigama a lancé un appel fort contre les niveaux élevés de corruption observés dans le pays. Selon lui, de nombreuses personnes occupant des fonctions publiques ont affaibli la volonté politique de ceux qui veulent vraiment faire face aux problèmes économiques nationaux. Plus précisément, l'archevêque d'Abuja a fait référence aux employés de l'État, qui sont démotivés et indifférents au travail, parce qu'ils sont mal payés, et aux retraités, qui attendent longtemps avant de pouvoir jouir de leurs droits. Il n'est pas étonnant, constate le prélat, que de nombreux grands cerveaux fuient le Nigeria vers d'autres parties du monde, où les conditions socio-économiques sont meilleures.
Changer de perspectives
Pour ce faire, l’archevêque d’Abuja exhorte le gouvernement de son pays à donner la priorité à l'offre d'emplois et au paiement de salaires décents et équitables aux travailleurs, au lieu de se concentrer trop sur les revenus du pétrole. De ce point de vue, enfin, le prélat nigérian a suggéré au gouvernement de prendre davantage en considération les possibilités agricoles et minières du pays, afin de créer un environnement favorable au développement du secteur privé.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici