Côte d’Ivoire : ordination épiscopale de Monseigneur Ahiwa, nouvel évêque auxiliaire de Bouaké
Jean-Pierre Bodjoko, SJ* (avec Marcel Ariston Blé) – Cité du Vatican
Mgr Paolo Borgia avait comme co-consécrateurs, l’archevêque métropolitain de Bouaké, Mgr Paul-Siméon Ahouana Djro et Mgr Raymond Ahoua, évêque du diocèse de Grand-Bassam. La cérémonie s’est déroulée en présence des membres du collège épiscopal catholique ivoirien, de nombreux prêtres, religieux, religieuses, des personnalités politiques, administratives, coutumières du pays et de milliers de fidèles laïcs venus de toute la Côte d’Ivoire.
A cette occasion, Mgr Ahiwa a été invité à avoir l’odeur des brebis, à rendre témoignage au Seigneur sans avoir honte et à être disposé à souffrir pour l’Evangile.
Dans son homélie, le Nonce Apostolique a, d’emblée, remercié l’ordinaire du lieu de l’avoir invité à présider cette célébration, en signe de délicatesse et d’attention particulière envers le représentant du pape, qui rend encore, selon lui, « plus visible aujourd’hui la communion du collège épiscopal avec le successeur de Pierre ». « Votre riche expérience pastorale en divers domaines, vos études et votre activité d’enseignant ainsi que vos qualités humaines et sacerdotales, vous permettront certainement d’être une aide efficace pour Mgr Paul Siméon », a indiqué Mgr Borgia à Mgr Ahiwa.
L’épiscopat est un don
Par cette ordination épiscopale, a souligné le Nonce apostolique, « c’est le Christ lui-même qui continue d’annoncer l’Evangile du salut et de sanctifier les croyants par les sacrements, pour agréger de nouveaux membres à l’Eglise et la guider avec sagesse et prudence dans leur pèlerinage terrestre, jusqu’au bonheur éternel ». En outre, Mgr Borgia a rappelé au nouvel évêque auxiliaire de Bouaké que nous sommes appelés par Dieu et que « l’épiscopat ne s’obtient pas par appel à candidatures. « Il en est de même du presbytérat ou de tout autre ministère dans l’Eglise. Tout est don, tout est gratuité », a-t-il fait savoir.
« C’est un appel que nous recevons toujours avec un esprit humble et reconnaissant qui sait demander à Dieu son aide, son assistance, la sagesse et la prudence pour accomplir tout ce qu’Il nous confie », a déclaré le Nonce apostolique.
Être au milieu de son peuple
Choisi parmi les hommes et pour les hommes, le Nonce apostolique en Côte d’Ivoire a appelé Mgr Ahiwa à être au milieu de son peuple, à le connaitre, à le rassembler, à le guider, à prendre soin de lui, à le défendre et à l’aimer avec un cœur de père. Il l’a ainsi invité à avoir « l’odeur des brebis, » qui distingue le vrai Pasteur, comme aime à le répéter si souvent le Pape aux évêques. Pour ce faire, il lui a demandé d’annoncer « l’Evangile avec les paroles fortes et le témoignage de vie, de manière ingénieuse et enthousiaste, fidèle et courageuse, même quand cela pourrait sembler difficile, inconfortable et même douloureux ». Il l’a surtout invité à se « disposer à souffrir pour l’Evangile ».
Pour Mgr Borgia, la tâche d’un évêque est un ministère, c’est-à-dire un service, il doit servir plutôt que dominer. « L’épiscopat n’est pas un honneur pour lui, mais une tâche à accomplir avec zèle et responsabilité », a-t-il déclaré.
Mgr Ahiwa a choisi comme devise épiscopale « Pais mes brebis » et comme armoiries un tabouret (l’Adjabla,) symbole de royauté, avec au-dessus les espèces eucharistiques une hostie et un calice, qui représentent le sacrifice du Christ sur l’autel et sa vie offerte en sacrifice pour la multitude.
Être une sentinelle pour réveiller la foi
Livrant le message du président de la Conférence épiscopale régionale de l’Afrique de l’ouest (Recowa-Cerao), lors de cette messe d’ordination épiscopale, le cardinal Ignatus Kaigama, archevêque d’Abuja au Nigéria, par la voix de son 2ème Vice-président, Mgr Alexis Touabli Youlo, évêque d’Agboville et administrateur apostolique de Yamoussoukro, a souhaité la bienvenue à Mgr Ahiwa dans la famille des évêques de l’Afrique de l’ouest. Il l’a invité, dans le contexte social, politique et religieux difficile que traverse la Côte d’Ivoire, à ne pas avoir peur mais à être une sentinelle pour réveiller la foi, l’espérance et la charité.
Prenant la parole au terme de cette eucharistie de consécration épiscopale, Mgr Ahiwa a exprimé toute sa reconnaissance à Dieu et à tous ceux et celles qui ont rendu possible cette ordination. « Ce n’est donc pas moi, mais le Christ qui, agissant en moi, fera son œuvre. Je ne puis donc que dire de tout cœur merci au Seigneur pour tant d’égards et de considération. A Lui gloire et louange éternellement ».
Le nouvel évêque auxiliaire de l’archidiocèse de Bouaké a également exprimé sa reconnaissance au Pape pour l’avoir associé au collège des apôtres afin de collaborer à l’œuvre d’évangélisation de l’archidiocèse de Bouaké. Cette mission, a-t-il déclaré, « je l’accueille dans un esprit d’abandon total à la volonté et à la grâce de Dieu et d’obéissance filiale à notre saint père le pape François ».
Un ministère placé sous le sceau de la spiritualité franciscano-thérèsienne
Rendant grâce, au lendemain de son ordination épiscopale, Mgr Assanvo Ahiwa a déclaré placer son ministère épiscopal sous le sceau de la spiritualité franciscano-thérèsienne. « L’heureuse coïncidence de ses grandes figures d’Eglise (les fêtes des saints archanges Michel, Gabriel et Raphaël puis sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, les saints anges gardien enfin saint François d’Assise), avec l’évènement que nous sommes en train de célébrer m’est apparu comme un signe du ciel, un appel dans l’appel à inscrire mon ministère épiscopal dans la spiritualité de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de saint François d’Assise sous le regard bienveillant et l’assistance constante des saints et anges gardien. Une spiritualité qu’on peut aisément résumer en ces trois termes ; simplicité, humilité et confiance en la providence divine », a-t-il fait savoir.
Pour Mgr Assanvo, il s’agit d’un défi non seulement pour lui mais aussi pour tout pasteur investi d’une mission divine. « Dieu nous appelle et nous exhorte à entrer dans l’esprit de la spiritualité franciscano-thérèsienne pour restituer à notre témoignage chrétien ses lettres de noblesse dans le radicalisme évangélique », a-t-il déclaré.
Mgr Jacques Assanvo Ahiwa est né le 06 janvier 1969 à Krindjabo, département d’Aboisso, dans le diocèse de Grand-Bassam. Il a été ordonné prêtre le 13 décembre 1997. Il a successivement occupé les fonctions suivantes : secrétaire général de l’évêché et directeur diocésain des œuvres pontificales missionnaires ; vicaire général du diocèse de Grand-Bassam ; professeur d’écritures saintes à l’université catholique de l’Afrique de l’ouest, unité universitaire d’Abidjan (UCAO-UUA), et maitre des conférences à la faculté de théologie de l’université de Strasbourg.
*Twitter : @JPBodjoko E-mail : jeanpierre.bodjoko@spc.va
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