Congo-Brazzaville : les évêques s’indignent suite au confinement général le jour de Noël
Camille Mukoso – Cité du Vatican
En République du Congo, Congo-Brazzaville, les évêques se sont indignés suite à la décision du gouvernement de reconfiner le pays pendant la période de fête de Noël. « Comme la plupart des citoyens congolais en général et des chrétiens en particulier », écrivent les évêques congolais, c’est avec beaucoup d’étonnement et de perplexité que nous avons pris connaissance du communiqué de la coordination de gestion de la pandémie de coronavirus, portant instauration d’un confinement général le 25 décembre 2020, date où les chrétiens célèbrent la Nativité du Christ ».
Aucune motivation réelle ne justifie cette démission
L’épiscopat congolais se dit conscient de la gravité de la pandémie en cours. Mais après avoir passé au peigne fin le contenu dudit communiqué et analysé les faits, aucune motivation réelle, semble-t-il, ne justifie la décision de priver les chrétiens de la célébration d’une fête aussi importante que Noël. Pour les évêques de la République du Congo, « cela est d’autant plus incompréhensible que l’Eglise et l’avant-garde s’agissant du respect des mesures barrières et de distanciation au cours des célébrations liturgiques ». Les Evêques du Congo font ainsi remarquer que les activités des mouvements d’apostolat sont en berne dans la quasi-totalité de leurs paroisses, des célébrations eucharistiques ont été multipliées pour éviter l’affolement des fidèles.
Noël, la fête de la famille et du partage
L’indignation des évêques congolais se fonde également sur le fait que Noël est aussi la fête de la famille par excellence, et par conséquent, la fête du partage. Ils écrivent : « nombreux cependant risquent de ne pas avoir un repas de fête ce jour-là, vu l’impossibilité de se rendre chez un parent, un ami, un bienfaiteur ». Et de renchérir : « comment peut-on donc imposer de telles restrictions à une population qui a déjà du mal à joindre les deux bouts ? (…) Le moment n’est-il pas venu de poser des questions de fond telles que : quel plus grand péril court donc notre peuple ? Celui de la Covid-19 ou celui de la pauvreté ? Celui de la pandémie qui sévit certes gravement ailleurs, mais modérément chez nous ou celui des impératifs liés à la survie, à l’accès à la santé, à l’éducation, à des moyens de transport convenable, etc. ?^ ».
Devoir de mémoire
La lettre des évêques congolais rappelle enfin au gouvernement de leur pays qu’au début de la crise sanitaire, il avait participé à un culte interreligieux, demandant à Dieu d’épargner la République du Congo de la pandémie. Et Congo fut épargné jusqu’à ce jour du moins. « Malheureusement aujourd’hui, nous ne pouvons pas fêter la Naissance de Celui à qui nous devons notre salut ! ».
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