Cameroun : le cri de cœur du centre « Oasis Flamme d’Esperance »
Françoise Niamien - Cité du Vatican
Sans grand moyen, la Sr Awanda lance un appel à l’aide pour assurer le bien-être et la scolarité de ces jeunes. Elle l’affirme avec beaucoup de tristesse : « nous mendions pour soigner les enfants, les inscrire à l’école, les vêtir et les accompagner jusqu’à ce qu’ils soient à mesure de pourvoir à leurs propres besoins ».
En dehors de quelques dons reçus de différents volontaires, la religieuse camerounaise, responsable de l’œuvre locale socio-caritive, Oasis Flamme d’Espérance, fait face à d’énormes besoins. Il lui faut un appui matériel et financier afin d’accomplir efficacement cette mission au service des enfants et des jeunes, vulnérables ou vivant avec le VIH.
Chaque année, environ 70 enfants et jeunes gens, dont l’âge varie entre 0 et 25 ans, sont pris en charge dans cette structure socio-caritative, basée à Douala, et, appartenant à la congrégation diocésaine des sœurs servantes de Marie de Douala.
La création de ce centre est une idée du Cardinal Christian Tumi, alors archevêque de Douala. Par la suite, en 1994, il a confié la réalisation de ce projet à la congrégation des religieuses les sœurs servantes de Marie de Douala jusqu’en 2008, date de sa fermeture.
« Oasis Flamme d’Espérance », cet orphelinat ambulatoire, est alors créé en septembre 2008 par les religieuses de cette congrégation diocésaine pour offrir un cadre de suivi plus approprié aux familles démunies suite à la misère et aux multiples problèmes. Ainsi, au nom de l’Eglise diocésaine, ces religieuses apportent un soutien nutritionnel, scolaire, sanitaire, moral et spirituel aux orphelins, aux victimes démunies du VIH-SIDA et à leurs familles.
Pèlerine de la charité
Déléguée par sa congrégation pour la réalisation de ce projet, Sr Awanda s’est, dans un premier temps, engagée dans la sensibilisation des populations sur la réalité du VIH-Sida, les emmenant à ne pas considérer cette maladie comme une fatalité. C’était à une époque où être séropositif dans ce pays d’Afrique centrale était synonyme de calamité, source de mort absolue et d’exclusion familiale, voire sociale.
Pour mener à bien cette mission, Sr Awanda, s’est inspirée de son expérience de huit années auprès des personnes démunies et vivant avec le VIH-SIDA. L’engagement de la religieuse auprès des séropositifs et des malades du Sida, dans la ville de Douala, lui a permis de déceler des besoins profonds d’encadrement et d’accompagnement des enfants vulnérables en général.
La religieuse sillonne régulièrement les quartiers pauvres de Douala, à la recherche de personnes affectées et/ou infectées par le VIH -SIDA, et pour y rencontrer les enfants en difficulté. « Être sensibles au vécu des gens est notre manière privilégiée d’être servantes et de transmettre ce que nous sommes. En réalité, notre action est une façon de reconnaître à ces enfants vulnérables leurs droits à une vie digne et à un avenir meilleur », explique-t-elle.
Oasis Flamme d’Espérance accorde une plus grande sollicitude aux enfants séropositifs
Collaboratrice de Sr Thérèse Emmanuel Awanda, Sr Marie Simone Tamtabi, renseigne que les parents de ces enfants sont très démunis. Une situation qui, le plus souvent, conduit à la prostitution les jeunes filles, issues de ces familles. Par ailleurs, ces parents doivent régulièrement affronter l’épreuve de la stigmatisation, d’autant plus que, explique la religieuse, parmi leurs enfants, certains sont porteurs de VIH, tandis que d’autres sont sains. « C’est pour tout cela que nous préférons parler d’enfants vulnérables. Il nous faut donc beaucoup de tact, de professionnalisme, de discrétion et de démonstration d’affection pour que parents et enfants puissent assumer plus aisément leurs réalités existentielles et travailler avec nous à sortir de leur précarité », précise Sr Tamtabi.
Deux fois par semaine, Sr Awanda et son équipe organisent des rencontres d’échanges, des cours de répétition et de remise à niveau, assurés par des bénévoles, ainsi que la célébration d’évènements fédérateurs, tels que l’arbre de Noël, les colonies de vacances qui se tiennent dans la première semaine du mois de Janvier et à la fin de l’année scolaire.
Une situation difficile aggravée par la Covid-19
La mission que les religieuses accomplissent avec passion, est devenue plus compliquée à cause de la pandémie du Covid-19 qui aggrave la situation de précarité de ces familles vulnérables. A ce sujet, Sr Tamtabi souligne que la pandémie affecte leur mission à cause du manque d’aide et de ressource financière. « La situation ne cesse de s’empirer » déplore-t-elle.
« Cette mission que nous accomplissons est en vue du bien de tous. Nous avons besoin de moyens financiers, de moyens de transports et d’un personnel volontaire, formé capable de servir de relais dans les autres quartiers de grande ville de Douala, et aussi d’accompagnement psychologique », a fait savoir Sr Tamtabi, tout en sollicitant l’appui des affaires sociales du gouvernement camerounais et l’aide des personnes de bonne volonté.
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