Clôture de l’assemblée plénière ordinaire des évêques du Burkina-Niger
Français-Afrique – (A. Paul Dah) – Cité du Vatican
Les évêques ont écouté les rapports des 25 commissions épiscopales, réparties en quatre groupes, selon les quatre axes de leur plan stratégique. Ils ont ensuite pris des décisions en vue d’en améliorer le fonctionnement et ont procédé au renouvellement du mandat de certains secrétaires généraux ou à la nomination de nouveaux secrétaires.
Message de condoléances du pape François
L’actualité au Burkina Faso ayant précédé de peu cette session de juin, avec le massacre de plus de 130 personnes à Solhan, dans le diocèse de Dori, a amené les évêques à s’appesantir sur la question sécuritaire sous régionale. Dès le début des travaux, et au fur et à mesure des interventions, une minute de prière a été observée, chaque fois, par l’assemblée à la mémoire des victimes de Solhan, et de toutes celles du terrorisme. L’assemblée a également accueilli avec gratitude le message de condoléances du pape François, transmis par le Nonce apostolique, Mgr Michael Francis Crotty, au début de son allocution à l’ouverture de cette session : « je désire assurer de ma prière pour les victimes du massacre survenu la nuit de vendredi à samedi dans un village du Burkina Faso », a déclaré le pape au terme de la prière de l’angélus qu’il a prononcée dimanche 6 juin à la place saint Pierre de Rome. «Le peuple burkinabè est en train de beaucoup souffrir à cause de ces attaques répétées. L'Afrique a besoin de paix et non de violence ».
A quand le bout du tunnel ?
Pour les évêques, la nuit d’horreur de Solhan donne de constater que le spectre terroriste se fait de plus en plus menaçant , alors que la plupart des populations victimes d’attaques terroristes sont à proximité de bases militaires, nationales ou étrangères . A quoi servent alors ces bases militaires, se sont-ils interrogés ? « Des efforts considérables sont certes accomplis en matière de lutte contre le terrorisme et il faut en féliciter tous les acteurs, notamment les forces de défense et de sécurité. Seulement, l’évènement tragique de Solhan qui nous a mis en état de choc, fait apparaitre l’hydre terroriste sous un jour qui tue l’optimisme qui commençait à renaitre au sein des populations. La nuit d’horreur de Solhan donne de constater que le spectre terroriste se fait de plus en plus menaçant pour une population qu’environnent pourtant des bases militaires tant nationales qu’étrangères. Ce qui n’est pas sans jeter les populations dans une grande perplexité, avec des perspectives alarmantes de détresse sans mesure des personnes déplacées en cette période hivernale commençante. Naturellement, il se pose des questions sur l’intérêt de la présence de tant de forces étrangères sur nos territoires alors que l’espérance des fruits déçoit de plus en plus la promesse des fleurs. Ce constat est une grande préoccupation des populations ; préoccupation que nous partageons. A quand le bout du tunnel ?
Tout en offrant le suffrage de nos prières pour le repos des trépassées et le réconfort des autres victimes, nous condamnons sans appel cette situation d’horreur, inacceptable, survenue à Solhan et encourageons les forces de défense et de sécurité, avec le concours de tous, à plus de détermination pour restaurer la paix dans les zones d’insécurité », ont déclaré les évêques dans leur communiqué sanctionnant la fin des travaux.
Par ailleurs, à l’occasion de cette session, les évêques ont pris part au baptême de la rue de la nonciature apostolique « Rue Benoît XVI », avant de se retrouver à la cathédrale de Ouagadougou pour la messe à l’intention du Saint Père, le pape François, en la solennité du Sacré-Cœur de Jésus.
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