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Côte d’Ivoire : clôture du Premier Congrès extraordinaire du Clergé

Le premier congrès extraordinaire du clergé ivoirien s’est achevé dimanche 11 juillet 2021 par une célébration eucharistique en la Basilique Notre Dame de la Paix de Yamoussoukro.

Françoise Niamien (avec Marcel Ariston Blé) – Cité du Vatican

Le premier congrès extraordinaire du clergé ivoirien s’est clôturé dimanche 11 juillet par une célébration eucharistique en la Basilique Notre Dame de la Paix de Yamoussoukro. Du 7 au 11 juillet 2021, les participants à ce congrès ont réfléchi et échangé autour du thème « La vie et le ministère du prêtre en Côte d’Ivoire : Le prêtre en Côte d’Ivoire face aux situations qui interpellent sa vie ».
La messe de clôture a enregistré la présence du nonce apostolique en Côte d’Ivoire Mgr Paolo Borgia, d’évêques ivoiriens, des autorités politiques administratives, coutumières, militaires et religieuses et fidèles de la région du Bélier.

Prendre conscience de l’identité profonde du prêtre

Dans l’homélie de cette messe solennelle de clôture qu’il a présidée, l’archevêque métropolitain d’Abidjan, le cardinal Jean-Pierre Kutwa a exhorté les prêtres ivoiriens à « prendre davantage conscience de ce que nous avons reçu, de ce que nous sommes fondamentalement et de ce que nous sommes appelés à devenir et à révéler au quotidien, c’est-à-dire, notre identité profonde d’appelés à la suite du Christ, une identité sur laquelle nous devons veiller pour ne pas édulcorer notre être sacerdotal ».
Pour l’archevêque d’Abidjan, citant le Pape François dans sa lettre aux prêtres à l’occasion des 160 ans de la mort de Saint Jean Marie Vianney, « le prêtre a une responsabilité qui est grande et qui le situe dans une position où il doit davantage révéler le visage du Christ au monde » dans un monde dont « nous avons pu entendre avec davantage de clarté le cri, souvent silencieux et réduit au silence, de nos frères victimes d’abus de pouvoir, d’abus de conscience et d’abus sexuel de la part de ministres ordonnés ».
« Les temps sont vraiment parvenus à la maturité pour que les prêtres retrouvent en Jésus-Christ leur identité et en cette identité le sens et le style de leur mission car c’est en Lui que se trouve leur être et agir,» a encore indiqué le Cardinal Kutwa.

Ne plus se taire face à l’injustice

Evoquant une société fragilisée par des crises répétées où règnent « l’injustice et la décadence morale de la cour des grands », l’archevêque d’Abidjan a exhorté évêques et prêtres à l’image d’Amos, des prophètes des temps modernes en dénonçant les tares. « …Comme Amos, osons dénoncer les injustices qui minent nos sociétés sans oublier la décadence morale dans laquelle elle baigne. Sachez-le : nous ne devons plus nous taire » a-t-il soutenu.
« Notre responsabilité à nous aujourd’hui, c’est de faire en sorte qu’advienne pour notre beau pays, déchiré et balafré par tant de crises à répétition, une ère nouvelle d’amour vrai, de fraternité et de paix retrouvée ». Pour l’archevêque d’Abidjan, cela est possible, « si nous savons garder le contact avec Jésus le Bon berger… ».
« Voulons-nous que la paix revienne dans notre pays ? Alors soyons le Christ, là où se joue la justice des hommes », a conseillé le cardinal Kutwa.

Prôner les valeurs évangéliques

Face aux nombreux maux qu’il a constatés, l’archevêque d’Abidjan a aussi rappelé aux ivoiriens, surtout aux prêtres, religieux et religieuses, fidèles laïcs du Christ, qu’il leur appartient « de faire en sorte que nous revenions à des valeurs plus évangéliques ». « C’est là notre responsabilité à tous ! Aujourd’hui plus qu’hier, l’évangélisation est un devoir pour tout chrétien et aucun chrétien digne de son baptême, n’a le droit d’échapper au dur mais combien magnifique devoir d’évangéliser », a encore ajouté le pasteur de l’Eglise d’Abidjan, invitant à faire savoir que « Dieu a un message pour notre monde, pour notre pays, pour nos communautés, pour nos familles et c’est à chacun de nous, à la suite des disciples, qu’il appartient de le faire entendre ».
Pour le cardinal Kutwa, l’évangélisation ne doit être seulement l’affaire des clercs elle doit impliquer tout le peuple de Dieu. « Aujourd’hui, c’est nous tous que le Christ envoie sur les chemins du monde, à tel enseigne que chacun de nous devrait pouvoir dire : je dois être le Christ sous les apparences du médecin, de l’enseignant, de l’homme politique, de l’ouvrier, de l’élève, de l’étudiant etc. »
Ils étaient environ 250 délégués composés de prêtres diocésains ainsi des instituts religieux et 50 invités qui ont pris part aux travaux de ce premier Congrès extraordinaire du clergé ivoirien dans le diocèse de Yamoussoukro (centre) .Ce congrès dont l’objectif a été de « repenser à la lumière de la vie du ministère du Christ, de la tradition de l’Eglise et des défis actuels de la vie des prêtres mais aussi sur l’exercice de leur ministère en Côte d’Ivoire » était articulé autour de 5 panels et 4 conférences.
Les résolutions de ce premier congrès seront soumises à l’analyse et l’approbation de la Conférence des évêques catholiques de Côte d’Ivoire.

 

 

 

 

 

 


 

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14 juillet 2021, 13:38