R.D.Congo: hommages nationaux au cardinal Monsengwo
Donatien Nyembo SJ – Cité du Vatican
Le 4 mai 1980 à Kinshasa, sur l’esplanade du Palais du peuple, siège du Parlement, une foule immense de chrétiens s’était réunie autour d’une célébration eucharistique célébrée par le Pape Jean-Paul II. Au cours de cette eucharistie, l’abbé Laurent Monsengwo Pasinya recevait l'ordination épiscopale des mains de Sa Sainteté.
41 ans, après, le peuple de Dieu qui est à Kinshasa s'est réuni sur le même lieu pour rendre hommage à celui qui était devenu «Tata Cardinal» (littéralement Papa Cardinal).
Un symbole pour la nation
«Tout un symbole pour la nation», c’est ce que l’on pouvait lire sur deux grandes affiches devant le bâtiment du Palais du peuple. En effet, la nation congolaise toute entière, et la communauté catholique en particulier, reconnait en la personne du défunt prélat «un symbole de la nation», «le ciment d’unité de la société». En témoigne la présence d’une foule immense et de toute la classe politique du pays.
La messe a été célébrée par le Cardinal Fridolin Ambongo, son successeur au siège apostolique de Kinshasa et concélébrée par 4 cardinaux (Philippe Ouédraogo, archevêque de Ouagadougou et président du SCEAM, Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui, Antoine Kambanda, archevêque de Kigali, et John Onaiyekan, archevêque de Lgos), une dizaine d’évêques et des centaines de prêtres.
Poursuivre la lutte de Monsengwo
Dans son homélie, l’archevêque de Kinshasa a rendu hommage à un homme qui s’est entièrement donné pour les autres.
«Notre cher père, Tata Cardinal Monsengwo peut se reposer de ses labeurs car ses œuvres si nombreuses accomplies avec abnégation et compassion, sans recherche de l'avoir ni du pouvoir, seulement pour l’amour de Dieu et des hommes, ses œuvres le suivent et parlent en sa faveur dans nos cœurs», a-t-il déclaré.
Et de renchérir «à la suite du Christ, le cardinal Laurent nous laisse le témoignage d’une vie entièrement donnée aux autres. Nous rendons grâce à Dieu de nous avoir donné cet homme.»
Pour l’archevêque de Kinshasa, l’hommage le plus important, c’est de continuer son combat, celui de voir un Congo debout.
«La meilleure façon d’honorer la mémoire de ce personnage qu’est Laurent, c’est de s’engager résolument pour que les richesses immenses dont Dieu a doté notre pays servent réellement au bien de nos populations et non à un petit groupe des privilégiés. On ne peut rendre hommage à la mémoire du cardinal Laurent si on laisse la population croupir dans la misère alors que les gouvernants vivent dans l’opulence et l’impunité. Honorer la mémoire du cardinal Monsengwo, c’est aussi devenir des artisans de paix, de Justice, de l’instauration de l’état de Droit pour que le vivre ensemble dans la paix et la réconciliation nationale soit possible en Afrique et au Congo», a soutenu le Cardinal Fridolin Ambongo.
Une médaille à titre posthume
Le président de la République démocratique du Congo, Félix-Antoine Tshisekedi a décoré le défunt cardinal à titre posthume de la médaille de grand cordon de l’ordre national Kabila-Lumumba, pour ses éminents services rendus à la nation congolaise. Ce geste a eu lieu en présence du président Denis Sassou Nguesso du Congo voisin, ainsi que de nombreux ministres et parlementaires des deux Congo. Bien avant que la médaille soit déposée sur le cercueil surmonté d’une Bible ouverte, les deux chefs d’État avaient déposé leurs gerbes de fleurs.
Les hommages se poursuivent
Les hommages se poursuivent après cette cérémonie nationale. L’inhumation de la dépouille du Cardinal Monsengwo se tiendra le mercredi 21 juillet après une messe et des absoutes à la cathédrale Notre-Dame du Congo, où il reposera aux côtés des cardinaux Malula et de Etsou, ses prédécesseurs.
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