Les responsabilités vont être établies, assure Eve Bazaïba sur la catastrophe de la rivière Kasaï
Français-Afrique – Cité du Vatican
C’est depuis le 30 juillet dernier que les autorités congolaises ont été alertées d’un fait étrange et inquiétant : les eaux de la rivière Kasaï, un affluent important du fleuve Congo, se teintaient mystérieusement de de rouge. « Nous avons dépêché des experts, des échantillons sont actuellement en examen dans des laboratoires et les investigations continuent », rassure la vice-première ministre RD congolaise en charge de l’environnement et du développement durable, Eve Bazaïba.
L’Angola sur le banc des accusés
Alors que les enquêtes sont encore en cours, la ministre note que les premiers éléments convergent à situer l’origine de la catastrophe écologique en Angola, un pays voisin du Congo dans le nord duquel la rivière Kasaï prend sa source. « Ce serait une usine du pays voisin qu’est l’Angola, active dans l’extraction et le traitement du diamant, qui aurait déversé une matière dans la rivière Kasaï, à leur niveau (…) Il s’agit là non pas d’une pollution des eaux, mais d’une contamination des eaux », souligne madame Bazaïba.
Le chaos et l’incertitude
Le bilan des dégâts est encore provisoire. De nombreux poissons et deux hippopotames auraient succombé par asphyxie, note la vice-première ministre. Quant aux dégâts humains, on rapporte des cas d’essoufflement et de suffocation chez les plongeurs, des cas d’entérite (inflammation de l’intestin grêle. NDLR) et de diarrhée, ainsi que de cas d’hospitalisation parmi les personnes ayant consommé les poissons morts dans la rivière. Les premières analyses de laboratoire indiquent la présence du fer F3 associé au nickel, deux éléments toxiques à la base des dégâts dont fait état le bilan provisoire.
Kinshasa jouera la carte de la fermeté
Face à cette situation dramatique, Kinshasa jouera la carte de la fermeté, annonce Eve Bazaïba. « Le président de la République avait instruit le vice-Premier ministre et ministre des affaires étrangères de demander de plus amples explications à l’ambassadeur de l’Angola. Les responsabilités vont être établies, car il existe des conventions, aux niveaux régional et international sur la gestion rationnelle et responsable des ressources en eau et des ressources communes de l’eau », assure la vice-première ministre congolaise.
Entretemps, des mesures humanitaires ont été mises en place par le gouvernement congolais en vue d’assister les populations riveraines dont la vie dépend grandement de ce grand cours d’eau.
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