Ethiopie : L'aide humanitaire se poursuit
Donatien Nyembo SJ – Cité du Vatican
L'aide humanitaire à la région du Tigré, en Éthiopie, qui est depuis novembre 2020 le théâtre d'un violent conflit entre l'armée d'Addis-Abeba et le Front populaire de libération du Tigré (TPLF), a été « sérieusement endommagée, mais pas suspendue ». La clarification vient de la Conférence des évêques éthiopiens, ECBC en sigle, qui, dans une note du 2 septembre 2021, met à jour les informations diffusées les jours précédents.
Les opérations humanitaires dans le Tigré, explique la note des évêques, « sont gravement affectées par une guerre incessante qui se traduit par l'interruption continue et l'absence de tout type de service, du carburant aux télécommunications ». Mais il est faux, disent les évêques, d’affirmer que l'aide humanitaire avait été définitivement suspendue.
Au contraire, les évêques soulignent que l'Église essayait d'utiliser les différentes alternatives possibles, comme l'utilisation des groupes logistiques des Nations unies, pour envoyer des denrées alimentaires de base à la population. Par conséquent, « il n'y a pas de suspension de la mise en œuvre de l'aide humanitaire au Tigré ».
Un conflit qui dure
Le conflit au Tigré, qui a débuté le 4 novembre 2020 après que le gouvernement d'Addis-Abeba ait accusé le TPLF d'avoir perpétré une attaque contre une base militaire fédérale, s'est poursuivi en alternance. Fin juin, le gouvernement éthiopien avait déclaré un cessez-le-feu unilatéral, retirant ses forces armées de la région, en partie pour faciliter l'acheminement de l'aide alimentaire et permettre à la population de reprendre une activité agricole face à l'urgence alimentaire. Cependant, le TPLF n'ayant pas accepté la trêve, avait fait avancer ses groupes armés jusqu'aux frontières avec la région Amhara, dont les troupes avaient combattu aux côtés d'Addis-Abeba au cours des derniers mois. Le 18 juillet, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed avait appelé les autres régions du pays à intervenir contre le TPLF. De son côté, le Front de libération a repris la capitale Mekelle et a conclu des accords avec d'autres groupes armés, intensifiant ainsi son offensive.
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