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Ethiopie: L'appel des chefs religieux de la diaspora au pape François

Les chefs religieux de la région du Tigré en Éthiopie demandent au pape François d'intervenir dans les affrontements en cours en Ethiopie.

Service Français-Afrique - Cité du Vatican

Le dénouement de la crise  qui sévit en Ethiopie ne cesse d'etre un sujet préoccupant pour les leaders religieux du pays ainsi que de toute la région. Du 29 novembre au 2 décembre 2021, le département de la promotion du développement humain intégral de l'Association des Conférences épiscopales membres d'Afrique de l'Est (AMECEA) avait organisé une conférence pour analyser la situation des conflits et de la paix dans la région, notamment en Ethiopie.  L’AMECEA avait invité les différents acteurs du conflit en Ethiopie à donner priorité à la paix et à la protection de la vie humaine. C’est à cette rencontre que les membres du Conseil interreligieux de la diaspora du Tigré (TDIRC) ont adressé un appel au pape François pour demander son intervention dans la résolution du conflit éthiopien.

Un appel au Saint-Père

La déclaration, dont une copie a été envoyée à l'AMECEA, au nonce apostolique en Éthiopie, à la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB), à la Conférence des évêques catholiques d'Éthiopie, au Secrétaire d'État du Vatican et à la Commission des conférences épiscopales de l'Union européenne (COMECE), tire la sonnette d’alarme face à l’escalade des violences et l’évolution dangereuse des atrocités commises dans les affrontements. «Nous sommes convaincus que vous examinerez cette question cruciale dans la prière et que vous ferez tout ce qui est en votre pouvoir pour empêcher qu'un autre génocide pareil à celui qui a eu lieu au Rwanda ne soit commis sous les yeux du monde», ont déclaré les membres du Conseil interreligieux. Cette déclaration rejoint celle de Monseigneur Tesfaselassie Medhin, évêque de l’éparchie catholique d’Adigrat dans le Tigré qui s’était élevé fin novembre contre l’engrenage de la violence dans ce pays de la corne de l’Afrique, pour lequel il avait usé du terme de «guerre génocidaire».

Etablir les responsabilités

Si le texte du Conseil interreligieux de la diaspora du Tigré incrimine les forces gouvernementales et leurs partenaires, plusieurs rapports font également état des massacres et des violations des droits humains mettant en cause les forces affiliées au Front populaire de libération du Tigré (TPLF), comme ceux perpétrés entre fin août et septembre dans la région d'Amhara, au nord du pays. De plus en plus de voix, parmi lesquelles celle de l'ONG Human Rights Watch (HRW), soulignent la nécessité d’une enquête indépendante et internationale pour mettre en lumière les responsabilités de deux parties dans les atrocités commises.

Que se taisent les armes !

Notons que l’épiscopat est-africain avait déjà invité les belligérants à renoncer au profilage ethnique, aux arrestations arbitraires et à promouvoir une coexistence pacifique. Pour sa part, au cours de la prière de l’Angélus du 7 novembre, le pape François avait manifesté son inquiétude face à la situation dans le pays et invité les fidèles à prier pour que se taisent les armes. «Je suis avec inquiétude les nouvelles en provenance de la région de la Corne de l'Afrique, en particulier de l'Ethiopie, secouée par un conflit qui dure depuis plus d'un an et qui a fait de nombreuses victimes et provoqué une grave crise humanitaire», avait lancé le Saint-Père depuis la fenêtre du palais apostolique.

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11 décembre 2021, 15:48