Journée mondiale de la culture africaine : La Rumba congolaise à l’honneur
Donatien Nyembo SJ – Cité du Vatican
La journée mondiale de la culture africaine et afro-descendante célébrée chaque 24 janvier a pour but de promouvoir les nombreuses cultures vivantes du continent africain et des diasporas africaines dans le monde entier, comme levier efficace au service du développement durable, du dialogue et de la paix. «La culture africaine est une source riche du patrimoine mondial» et, à ce titre, sa promotion est indispensable pour le développement du continent et pour l'humanité en général.
Le patrimoine immatériel de l’Unesco enrichi
Le comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel avait inscrit, lors de sa réunion annuelle du 13 au 18 décembre 2021, quatre éléments sur la Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente de l'Unesco dont la pratique du M’Bolon, un instrument de percussion musical traditionnel malien et 39 éléments sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel parmi lesquels plusieurs éléments ulturels africains : la Moutya (une danse seychelloise), le kabary (art oratoire malgache), le Ceebu Jën (plat emblématique sénégalais), la soupe Joumou ou giraumon d’Haïti et la Rumba congolaise.
La Rumba congolaise, la passion de vivre
Le professeur Yoka Lye Mudaba a piloté le comité ayant porté la candidature de la rumba congolaise à l’Unesco pour les deux Congo, Brazzaville et Kinshasa. Dans l’entretien qu’il a accordé à Vatican News, le directeur général de l’Institut National des Arts de Kinshasa estime que la rumba est une manifestation populaire et l’expression de la passion de vivre des congolais. C’est à tort que d’aucuns la considèrent comme marginale en l’associant à la voyoucratie. «Nous avons consacré toute notre énergie intellectuelle à la justification de la candidature de la rumba au niveau international», a-t-il déclaré en rendant hommage à «tous les praticiens, critiques d’arts et formateurs qui, depuis près d’une centaine d’années, ont contribué à faire de la rumba, ce qu’elle est aujourd’hui au cœur de l’Afrique».
La Rumba sur les deux rives du Congo
Aux Amériques, les Africains ont emmené leur culture et leur musique qu’ils ont perfectionnée pour donner naissance au Jazz dans le Nord et à la Rumba dans le Sud. Plus tard, cette musique regagnera « la maison » par les commerçants, avec disques et guitares. Installée sur les rives du majestueux fleuve Congo, la Rumba est devenue l’expression de la cohésion nationale, de la résistance et de la résilience grâce à son coté mobilisateur et progressiste.
Pour le Professeur Yoka, cette Rumba a retrouvé sa dimension continentale. Il en veut pour exemple le titre « Indépendance Tcha Tcha » qui était devenu dans les années 60, l’hymne des indépendances africaines. C’est dire que cette « musique des villes, des bars et de nostalgie » est un lieu de rencontre des cultures, un élément fédérateur.
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