Corne de l’Afrique: 20 millions de personnes menacées par la faim en raison de la sécheresse
Françoise Niamien – Cité du Vatican
«La situation actuelle dans la corne de l’Afrique est extrêmement préoccupante après trois années de consécutive de sécheresse. Si nous n’avons pas de pluie et que la situation ne s’améliore pas dans les six prochains mois, au moins 20 millions de personnes dans cette région de l’Afrique auront un besoin urgent d’eau et de nourriture» alerte Louis Vigneault- Dubois porte-parole du Fonds des Nations unies pour l'enfance, l’Unicef, en Afrique subsaharienne dans un entretien qu’il a accordé à Radio Vatican.
Selon ce responsable de l’Unicef, «une météo peu favorable combinée aux impacts de la Covid-19, des conflits et des changements climatiques ont créé les conditions parfaites de cette crise qui décime la corne de l’Afrique. Les trois saisons consécutives de sécheresse ont entrainé de graves pénuries d’eau, détruisant le bétail et les cultures, déplaçant les populations et augmentant le risque de maladie et de malnutrition grave». L’Unicef craint pour la vie de millions de personnes.
Au moins 5,5 millions d’enfants menacés de malnutrition
Parmi ces 20 millions de personnes souffrant de la faim dans la corne de l’Afrique, l’Unicef compte au moins 5,5 enfants menacés par une malnutrition aigüe, estimant que 1,4 million souffriraient de malnutrition aigüe sévères.
L’Unicef craint que ce nombre n’augmente de 50% si les pluies ne viennent pas dans les 3 prochains mois, et si une réponse collective, garantissant l’accès à l’eau potable, la nutrition et des conditions d’hygiène n’est pas donnée.
Sur le terrain, les enfants sont encore plus menacés. «ces enfants paient le plus lourd tribut à des crises engendrées par les changements climatiques» souligne Louis Vigneault- Dubois ajoutant que «cette crise prive les enfants d’un foyer, d’un repas, d’une salle de classe et de l’accès à des services de santé vitaux».
Aide d’urgence de 108 millions d’euro pour éviter la catastrophe
«Afin d’éviter un désastre humanitaire et humain, l’Unicef appelle la communauté internationale, les gouvernements et toutes les personnes de bonne volonté à un soutien financier d’au moins 108 millions d’euro pour ces 20 millions de personnes menacées par la famine en Erythrée, en Ethiopie, au Kenya et en Somalie» fait remarquer le porte-parole de l’Unicef en Afrique sub-saharienne.
Pour le moment les équipes de l’Unicef et ses partenaires, ainsi que les gouvernements locaux des quatre pays concernés apportent une aide d’urgence sur le terrain. «Mais au rythme où vont les choses et si la situation ne s’améliore pas, nos stocks et les fonds disponibles vont s’épuiser rapidement», s’inquiète M.Dubois. «Les besoins sont énormes et urgents», souligne -t-il.
Cette aide permettra à l’Agence onusienne de couvrir les besoins vitaux des plus vulnérables afin d’éviter pour une catastrophe pour les enfants et leurs familles. «Leur vie et leur avenir en dépendent. Nous devons agir rapidement et ensemble et dans tous les secteurs», plaide le porte-parole du Fonds des Nations unies pour l'enfance. L’Unicef, en Afrique subsaharienne, estime que la résolution de cette crise requiert l’engagement des gouvernements et des communautés locales.
Éviter le scenario somalien de 2011
De nouvelles prévisions de précipitations inferieures à la moyenne menacent d’aggraver les conditions désastreuses dans les mois à venir. Et pour tous les organismes onusiens, l’urgence est d’éviter la répétition d’une crise comme celle de la Somalie 2011 où au moins 250.000 personnes sont mortes de faim au cours d’une sècheresse prolongée.
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