Côte d’Ivoire : Une campagne de mobilisation de fonds pour les médias

Entretien réalisé par Marcel Ariston Blé – Abidjan

Père Augustin Obrou, quelle est l’urgence de cette campagne nationale de mobilisation de fonds pour les médias catholiques ivoiriens ?

Dans nos divers diocèses, nous avons des radios, nous avons une télévision, la presse écrite ; c’est déjà une chance. C’est un support pour l’évangélisation. Mais vous savez que ces supports ont besoin des moyens pour vivre. C’est pour cela que la Conférence des évêques catholiques de Côte d’Ivoire a décidé que nous fassions une campagne pour sensibiliser les fidèles chrétiens qui sont très généreux et qui, souvent, ne savent pas où et comment aider, à soutenir les médias catholiques. Nous avons besoin de moyens pour que notre télévision et nos radios arrosent tout le territoire national.

Des quêtes impérées habituelles destinées aux médias de masse à une campagne de cette envergure, qu’est-ce qui a motivé ce changement ?

Il y avait une quête des médias, mais nous essayons de l’amplifier. Nous avons effectué ce changement parce qu’aujourd’hui, nous sommes dos au mur. Dans la foulée, nous voulons remercier Son Excellence Mgr Raymond Ahoua qui, pour soutenir les moyens de communication sociale, a décidé de donner les bénéfices du livre qu’il a écrit, Au nom du Père et Fils, aux médias de masse catholiques.

Pourquoi êtes-vous dos au mur ?

Quand vous n’avez pas les moyens de votre politique, vous êtes dos au mur. Il faut payer tous ceux qui travaillent, avoir du bon matériel, parce que maintenant nous sommes sur Canal+ (Bouquet de chaines cryptées françaises, ndlr) et que nous voudrions que nos productions soient plus attrayantes. Il nous faut faire maintenant les émissions de plus en plus en direct, aller dans toutes les contrées du pays parce que la Côte d’Ivoire chrétienne, ce n’est pas Abidjan (capitale économique ivoirienne, ndlr) seulement. En plus de cela, nous souhaitons acquérir du matériel technique à la pointe de la technologie, des moyens de locomotions pour transporter le matériel et les professionnels des médias. Et je pense que nos fidèles n’étaient pas très sensibilisés sur ce fait. Cette campagne est donc la bienvenue.

Cette réponse me pousse à vous poser cette question, père Augustin, quel est l’état des lieux des médias de masse catholiques en Côte d’Ivoire ?

Nous pouvons dire que nous n’avons pas à nous plaindre. Nous avons des radios, nous avons la télévision, des revues. Ce sont nos acquis. Cependant, il faut les entretenir, leur donner de quoi vivre, les rénover et les rendre performants. C’est cela le problème. Une antenne de radio requiert de la maintenance ; il y a les employés qu’il faut payer. L’Église, qui parle de la justice sociale, doit payer correctement les personnes qui travaillent pour elle. On a décidé d’aller dans ce sens ; il faut mettre tous les moyens pour le réussir.

Les moyens de communication ont toujours été le souci des évêques, c’est pour cela d’ailleurs qu’en Côte d’Ivoire nous avons eu la chance d’avoir plusieurs radios. Je voudrais ici remercier Mgr Bernard Agré (ancien évêque de Man) qui a vraiment milité pour les moyens de communication sociale. Aujourd’hui, nous insistons là-dessus parce que celui qui n’utilise pas les moyens de communication numérique actuellement est en retard. C’est important.  Il faut du matériel qui cadre avec cette nouvelle ère et c’est ce que nous sommes en train de faire.

Quelle est l’invitation que vous adressez aux fidèles ivoiriens et à toutes les personnes de bonne volonté ?

Cher(e)s sœurs et frères chrétiens, les moyens de communication sociale sont des moyens d’évangélisation puissants. Notre Église en dispose, et pour que ces moyens atteignent leurs objectifs, il faudrait que vous puissiez les soutenir. Je nous invite, fidèles du Christ, du 19 au 20 mars 2022 à participer massivement à cette campagne nationale de mobilisation de fonds pour les médias de masse catholiques de Côte d’Ivoire, en donnant ce que vous pouvez pour que nos radios, notre télévision, notre presse écrite puissent fonctionner et être efficacement au service de la mission de l’Église.