Les évêques du Kenya appellent au respect des lois à l’approche des élections générales
Benedict Mayaki,SJ – Cité du Vatican
A l’approche des élections générales prévues pour le 9 août prochain, la Conférence des évêques catholiques du Kenya (KCCB) a convié les agents de l’Etat à respecter la loi et à rester fidèles dans leur service des autres citoyens du pays.
«Nous comptons sur nos fonctionnaires pour être fidèles et respectueux de la loi pendant les transitions à venir et pour se concentrer sur le service des citoyens, et non sur les postes dans le nouveau gouvernement», ont déclaré les évêques dans leur message rendu public dimanche, lu par le Père Kevin Ndago au nom de Monseigneur Salesius Mugambi, évêque de Meru.
Les évêques encouragent en outre les agents de l’Etat à veiller à ce que les personnes de mauvaise moralité ne profitent pas de la période de transition pour voler les fonds et les biens publics.
Les agents de l’Etat appelé à ne pas être partisans
La KCCB a exprimé son appréciation à l’endroit des agents qui travaillent dans l’ombre pour assurer le bon fonctionnement du système gouvernemental, et les a exhortés à ne pas être partisans dans l’exécution de leurs tâches.
Les évêques pointent en particulier du doigt ceux qui travaillent dans les ministères clés, notamment ceux de la santé et de l’éducation, les encourageant à assurer la continuité de leur ministère même si «les élections perturbent les opérations gouvernementales de nombreuses manières, dont la prestation de certains services rendus aux citoyens.»
Les défis de la campagne électorale
Les évêques ont ensuite réfléchi sur les défis associés à la campagne électorale, avec les émotions manifestées pour les candidats qu’on soutien. Ils ont invité les citoyens à adopter l’éducation civique tout en évitant les personnes qui incitent les autres à enfreindre la loi.
«Nous ne devrions pas seulement agir dans le cadre de la loi, mais aussi aller au-delà. Notre conscience nous dit ce qui est bien et ce qui est mal», ont déclaré les évêques.
«Ne pas connaître la loi n’est pas une excuse, car nous avons la loi supérieure», ont-ils insisté, ajoutant que nous avons «la loi de Dieu et la conscience qui nous parle.»
Mettre un terme à la corruption
La KCCB a ensuite condamné la corruption au Kenya, notant qu’elle doit être endiguée sous toutes ses formes. Ils ont souligné que de nombreuses personnes enfreignent la loi dans le but de «rechercher un avantage personnel», notamment en désobéissant au code de la route, en surchargeant les véhicules, en faisant des excès de vitesse, en falsifiant des documents et en se couvrant les uns les autres.
«C’est pourquoi la corruption prospère dans notre pays, parce que nous utilisons la corruption pour court-circuiter la loi», ont déclaré les évêques, notant que les riches et les puissants jouissent de l’impunité même s’ils «incitent les autres ou utilisent la diffamation ou les insultes personnelles».
A cet égard, la KCCB appelle au changement intérieur et en groupe, exhortant les citoyens kényans à cesser de «couvrir quiconque désobéit à la loi».
La responsabilité conjointe du maintien de la paix
À moins d’un mois des élections, les évêques invitent les kenyans à travailler ensemble pour maintenir la paix dans le pays.
«Le maintien de la paix commence par le rejet, par chacun d’entre nous, de tout ce qui est illégal, en particulier la corruption rampante pendant les campagnes», ont-ils déclaré, mettant en garde les kenyans contre «les comportements publics indisciplinés» et les invitant à rejeter «l’incitation aux actes illégaux».
Les évêques ont également déclaré leur opposition aux tactiques employées par les dirigeants politiques qui divisent les citoyens en fonction des partis politiques, de l’ethnicité, de la classe sociale ou de la religion. Ils ont en outre exhorté à traduire en justice les personnes qui encouragent la division entre les kenyans.
L’épiscopat kenyan a ensuite rappelé aux citoyens que «le maintien de la loi et de l’ordre n’est pas un devoir réservé uniquement à la police, au gouvernement national, à l’administration et aux tribunaux». Au contraire, les citoyens doivent «travailler ensemble avec ces agences pour prévenir toute forme d’indiscipline publique qui pourrait nous priver de paix et de tranquillité dont nous avons besoin pour voter le 9 août».
«Nous devons nous engager totalement à défendre et à sauvegarder la paix avant, pendant et après les élections», a souligné la KCCB.
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