Centrafrique: l’épiscopat décline l'invitation à faire partie du comité chargé de réviser la constitution
Christine Kinghombe avec Fides - Cité du Vatican
L’épiscopat centrafricain a décliné l'invitation à faire partie du comité chargé de réviser la nouvelle constitution, mis en place le 14 septembre dernier à Bangui. Dans une note envoyée à la présidence de la République, les évêques ont expliqué les raisons de leur non-participation, tout en remerciant le chef d’État pour la confiance qu'il continue d'accorder à l'Église catholique.
Les évêques s’interrogent sur la justesse de la démarche
Au stade actuel du débat, «la Conférence épiscopale centrafricaine, s'interroge sur la justesse de la démarche de la rédaction d'une nouvelle constitution et pense que la parole aurait d'abord dû être donnée au peuple centrafricain». À cette fin, précisent les évêques, une large consultation pourrait indiquer sans ambiguïté la disposition du peuple sur la nécessité de cette révision. La création du Comité de rédaction de la Charte serait donc justifiée à la suite d'un tel processus référendaire.
L’archevêque de Bangui invite à préserver la paix
Face à l’instabilité sociopolitique et économique qui continuent de ravager la République centrafricaine depuis des décennies, l’archevêque de Bangui, le cardinal Dieudonné Nzapalainga, a lancé un appel visant à conscientiser la population et les dirigeants, au moment où le processus de révision constitutionnelle est en cours.
Pour le cardinal, «quand on n'a pas connu la guerre, on ne mesure pas l'importance de préserver la paix. Mais quand on a connu la guerre, qu'on a dormi sur l'herbe, qu'on a bu de l'eau sale, qu'on a manqué à manger, qu'on n’a pas pu aller à l'école, qu'on n’a pas pu se faire soigner et qu'on a eu peur de mourir comme des bêtes, on ne peut que lutter pour préserver la paix».
Bref aperçu du comité
Créé par le chef de l’État centrafricain Faustin-Archange Touadéra le 29 août dernier, le comité chargé de rédiger la nouvelle Charte constitutionnelle est composé de 55 personnalités. Ces personnes sont chargées de travailler sur une nouvelle loi fondamentale au cours des trois prochains mois. Mais l'opposition a contesté le décret présidentiel devant la Cour constitutionnelle qui n'a pas encore statué.
La République centrafricaine a connu cinq coups d'État depuis son indépendance en 1960, avec plusieurs changements dans la structure de l'État. Elle en est maintenant à sa sixième République pour huit Constitutions.
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