Côte d’Ivoire: Patrick Achi appelle à consolider la paix retrouvée
Françoise Niamien - Cité du Vatican
Sur le processus de réconciliation nationale, le chef du gouvernement ivoirien s’est réjoui de «la paix retrouvée en Côte d’Ivoire», ce qui rejoint selon lui l’opinion de la communauté internationale, qui suit l’évolution du pays depuis la crise post-électorale de 2010 ayant fait plus de 3000 morts selon l’ONU.
En plus des actions gouvernementales menées par le passé, Patrick Achi estime que la création d’un ministère de la réconciliation nationale, le retour en Côte d’Ivoire de l’ex-président de la république Laurent Gbagbo, les différentes rencontres entre le président Alassane Ouattara et ses prédécesseurs et la récente libération de militaires proches de l’ancien régime «nous amènent à reconnaître que nous avons atteint aujourd’hui un niveau où l’on peut considérer que la paix est retrouvée».
Aux yeux de Patrick Achi, pour apprécier le processus de réconciliation, il faut arriver «à séparer la question liée aux politiciens et celle en lien avec des populations qui ont besoin d’une situation de vie améliorée. Aujourd’hui, quand vous voyez les Ivoiriens vivre on se rend compte que nous avons atteint un niveau de normalité».
La paix n’est jamais chose acquise une fois pour toutes
Le 16 septembre dernier, au cours de la messe d’action de grâce et pour la paix en Côte d’Ivoire qu’il a présidée en la Basilique Sainte-Marie-Majeure de Rome, le cardinal Pietro Parolin a exhorté les Ivoiriens à la consolidation de la paix, car elle reste «une quête permanente et un don de Dieu qu’il faut consolider chaque jour davantage».
Évoquant les propos du Secrétaire d’État du Saint-Siège, le Premier ministre Patrick Achi a remercié tous les Ivoriens pour leur contribution à cette paix retrouvée et les a exhorté à travailler ensemble à sa consolidation, car «la paix profite à tous».
Les Ivoiriens doivent, selon lui, être habités d’un esprit «de tolérance, de partage, d’écoute, et une volonté affichée de tous pour préserver ce que nous avons d’essentiel: la stabilité de la Côte d’Ivoire, pour qu’elle puisse se développer afin que les richesses qui émanent de ce développement puissent bénéficier à tous les Ivoiriens et aux générations à venir», a-t-il souligné.
Patrick Achi a en outre salué la grande contribution des confessions religieuses à la paix en Côte d’Ivoire, car «elles ont su en toutes circonstances contribuer à faire avancer la paix et le dialogue dans le pays».
Des relations bilatérales positives
Les relations bilatérales entre le Saint-Siège et la Côte d’Ivoire ont été également au cœur des échanges.
Le Premier ministre ivoirien Patrick Achi estime que les relations diplomatiques entre le Saint-Siège et la Côte d’Ivoire «sont extrêmement positives» après 52 ans de coopération. Elles l’ont toujours été depuis le président Félix Houphouët-Boigny à travers des actions particulièrement importantes, a-t-il précisé. Le premier ministre ivoirien en veut pour preuve les trois voyages apostoliques du Pape Jean Paul II dans le pays en 1980, 1985 et 1990, l’édification de la Basilique Notre-Dame-de-la-Paix, elle-même don du président Houphouët Boigny au Saint-Siège, et ses actions en faveur de la paix et du dialogue non seulement en Côte d’Ivoire mais aussi en Afrique et dans le monde.
À cela s’ajoute le timbre portant les effigies du Pape François et du Président Alassane Ouattara émis à l’occasion du 50e anniversaire des relations diplomatiques, et la récente visite du cardinal Secrétaire d’État Pietro Parolin à Abidjan pour l’ordination épiscopale du premier nonce d’origine ivoirienne, Mgr Jean Sylvain Mambé, nommé nonce apostolique au Mali. Patrick Achi a souhaité que ces relations bilatérales se raffermissent davantage et il a enfin émis le vœu d’un voyage apostolique du Saint-Père en Côte d’Ivoire.
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