Tchad: l’évêque de Sarh appelle à la justice suite au conflit dans le département du Lac-Iro
Severin Ndingatoloum – N’Djamena
Des affrontements entre agriculteurs et éleveurs ont eu lieu mi-septembre dans le département tchadien de Lac-Iro, causant une dizaine de morts et une vingtaine de blessés. Le dimanche 18 septembre, Mgr Miguel Sébastien a fait une descente dans cette zone pour une visite pastorale, afin de mieux s’enquérir de la situation. L’évêque du diocèse de Sarh a dressé un tableau sombre de ce nième conflit sanglant dans sa circonscription ecclésiale.
«Une fois de plus, le sang a été versé sur notre terre. Une fois de plus des innocents sont morts par la méchanceté de certaines personnes armées des armes à feu. Une fois de plus, il y a eu dévastation de champs des cultivateurs. Ce qui va s’ajouter encore à la famine provoquée par les inondations. Une fois de plus il y a destructions des biens d’une population qui vit déjà dans la pauvreté. Dieu entend le cri du malheureux. Et il fera un jour justice. Soyez en sûr!», a déclaré l’évêque de Sarh.
Appel à la justice et à la solidarité
Le prélat demande que justice soit faite et en appelle à la solidarité de tous face à cette situation. «Je lance un appel à ceux qui détiennent l’autorité de l’Etat et dans notre province, les autorités administratives et judiciaires en particulier. Je leur demande de dire la vérité sur ce qui s’est passé. En plus de cet appel à la vérité, je lance un appel à la justice. Sans justice nous ne pourrons jamais arriver à la paix. Et que justice soit faite. Finalement je lance un appel à la solidarité vis-à-vis des personnes qui souffrent, qui ont perdu des parents et des biens matériels.»
Au moins dix-neuf personnes ont été tuées mi-septembre pendant quelques jours d’affrontements entre éleveurs et cultivateurs dans le sud du Tchad, pays régulièrement en proie à des conflits meurtriers entre ces communautés nomades et sédentaires.
Ces violences entre communautés sont récurrentes dans le centre et le sud du Tchad. Elles opposent généralement des éleveurs nomades arabes aux cultivateurs autochtones sédentaires, qui accusent les premiers de saccager leurs champs en faisant paître leurs animaux.
Les nomades viennent généralement des zones arides sahéliennes du nord du Tchad et cherchent à se sédentariser sur des terres plus fertiles propices à l’élevage de leurs dromadaires et moutons notamment.
(Avec AFP)
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