RDC: le Cardinal Ambongo invite les Yaka et les Teke à la réconciliation
Stanislas Kambashi,SJ (Cité du Vatican) et Jean Baptiste Malenge (Kinshasa)
Le Cardinal Fridolin Ambongo a effectué pendant trois jours, une visite de consolation et de réconfort dans la ville de Bandundu, chef-lieu de la province du Kwilu, dans le diocèse de Kenge. Le mercredi 12 octobre, dans l’église paroissiale Saint Hippolyte de Bandundu, l’archevêque de Kinshasa a présidé une eucharistie concélébrée notamment par l’évêque de Kenge, Mgr Jean-Pierre Kwambamba et par Mgr Charles Ndaka, évêque auxiliaire de Kinshasa ainsi que Mgr Donatien Nshole, secrétaire général de la conférence épiscopale nationale du Congo. Ils étaient à Bandundu pour en apprendre davantage sur le conflit des communautés Yaka et Teke. Le différend avait éclaté en août dernier à Kwamouth, cité de la province du Mai-Ndombe relevant de l’archidiocèse de Kinshasa. Le conflit foncier a causé des dizaines de morts et des milliers de déplacés. Beaucoup sont arrivés jusqu’à Bandundu. Le cardinal Ambongo est allé à leur rencontre. Il leur a prêché la paix et la réconciliation.
La générosité de la ville de Bandundu envers les déplacés en errance
L’archevêque de Kinshasa a remercié les Bandundois pour la générosité et l’hospitalité réservée aux déplacés en errance et dans le désespoir. Il a surtout plaidé pour la conversion des cœurs des uns et des autres. Après la ville de Bandundu, il a rendu visite aux habitants de Mashambio et d’autres localités situées sur la route entre Bandundu et Kinshasa.
Retrouver la fraternité
Reprenant les mots du Pape François dans la lettre encyclique «Fratelli tutti», l’archevêque de Kinshasa a exhorté les Yaka et les Teke à la fraternité, car «nous sommes tous fils d’un même Père de qui nous avons la vie, l’être et le mouvement». En conséquence, a-t-il poursuivi, ni les biens, ni la richesse de ce monde, ni la terre que Dieu nous a confiée … «ne doivent nous diviser ou nous dresser les uns contre les autres». Pour le cardinal Ambongo, au cœur de ce conflit, qui est en train de jeter le trouble, il y a la question des biens matériels et celle de l’administration des terres.
Le conflit a atteint le territoire de Bagata
L’archevêque de Kinshasa a par ailleurs mis en garde contre les conséquences de ce conflit qui déborde déjà le territoire de Kwamouth: «ce qui se passe actuellement à Kwamouth et qui commence à avoir des répercussions sur le territoire voisin de Bagata, si nous n’y prenons pas garde et si nous ne nous tournons pas vers le Seigneur afin qu’il puisse nous transformer, pour voir dans l’autre, non pas un ennemi à abattre, mais plutôt un frère, demain, nous serons tous emportés par le torrent de la méchanceté qui a commencé sur le territoire de Kwamouth». Le cardinal Ambongo a également attiré l’attention sur un possible débordement des actes de violences sur la ville de Kinshasa, frontalière de Kwamouth.
Lorsque l’Etat démissionne, des forces obscures s’emparent du pouvoir
Le prélat demande surtout de prendre des mesures pour ne pas laisser agir «ces groupes des bandits armés incontrôlables et qui se sont imposés en patrons…par faute d’autorité de l’Etat». Car, a-t-il lancé, «lorsque l’Etat démissionne, lorsque l’Etat est absent sur un territoire, il y aura toujours des forces obscures qui prendront le pouvoir». Pour le pour le cardinal Ambongo, c’est exactement ce qui arrive: un groupe de bandits ou des personnes non identifiées, aux intentions obscures, s'est appropriés le pouvoir revenant à l’Etat qui brille par son absence. Ce «groupe de bandits» sème la mort et la désolation, selon les nouvelles des massacres qui ne cessent d'arriver de ces territoires.
L’archevêque de Kinshasa a invité les chrétiens à demander en ce mois du rosaire, par l’intercession de la Vierge Marie, le don de la paix et de la fraternité véritables, qui se fondent sur la justice, la charité et la vérité.
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