Cameroun: une action pour sauver les enfants de la rue
Jacques Ngol,SJ – Cité du Vatican
La journée internationale des droits de l’enfant a été célébrée ce dimanche 20 novembre 2022. Chaque année, depuis 1954, cette célébration offre l’occasion, à la fois de sensibilisation aux droits des enfants, de les promouvoir et de poser des actes concrets pour défendre leur cause.
Défendre les droits des enfants
Le Père Ruiz a confié son manque d’intérêt par rapport à une «commémoration annuelle de quelque chose où des gens peuvent profiter d’une journée pour fêter et oublier l’essentiel». Pour le responsable du Foyer de l’Espérance de Yaoundé, «le droit des enfants, il faut les défendre tous les jours». S’appuyant sur son secteur d’activité qui concerne les enfants de la rue, il a fait observer que le phénomène des enfants de la rue est «universel, ça existe dans tous les continents». Dans les pays riches, a-t-il poursuivi, «il y a l’Etat qui prend en charge ces enfants, parfois ils sont guidés par des associations privées». Dans les Etats pauvres, «ces enfants sont abandonnés à eux-mêmes». Si on ne regarde pas ces enfants, «on passe à côté d’une vie à sauver, à l’exemple du bon Samaritain», a affirmé le Père Ruiz avant d’ajouter qu’«on ne peut pas ignorer cette réalité aujourd’hui». Pour faire face à cette situation sociale, il faut «aller vers ces enfants de la rue, et si possible, créer une association coordonnée de partout pour pouvoir faire quelque chose de plus efficace pour les sauver».
Foyer de l’Espérance, cadre d'écoute et d’accompagnement
Le Foyer de l’Espérance de Yaoundé travaille avec les enfants mineurs qui, «pour des raisons diverses ont quitté leurs familles et ne peuvent pas, ou ne veulent pas y retourner». Se retrouvant dans la rue, ils ne sont sous la responsabilité d'aucun adulte. «Ces enfants ne sont pas scolarisés, mais sont éduqués par la rue, avec toutes les conséquences que peut générer ce cadre», a témoigné le Père Ruiz Marrodàn.
La mission que ce cadre d’accompagnement s’offre auprès des enfants est de «traverser la frontière pour aller à la rencontre de ces enfants qui vivent dans une société qui est différente de la société normale». L’objectif est de les conduire dans un centre d’écoute où se trouvent des personnes disposées à les écouter et à les accompagner. Ce centre joue un rôle de médiation entre les familles et ces enfants qui y ont quitté pour se retrouver dans la rue. Par l’écoute, il trouve auprès des enfants «des indications afin d’aller à la rencontre de leurs familles». Car, en s’ouvrant, l’enfant peut dire les causes de sa rupture avec la famille et cela peut permettre aux accompagnateurs de pouvoir engager le processus de réinsertion, aussi bien familiale que sociale. Aussi, il faut emmener ces enfants à «redécouvrir la confiance et qu’ils puissent se revaloriser». Le centre prend en charge ces enfants en les inscrivant dans les centres de formation professionnelle et les écoles pour les aider à préparer leur insertion sociale et pour pouvoir se prendre en charge.
Le Foyer de l’Espérance œuvre également à la prison des mineurs de Yaoundé où il participe à «aider les autorités de la prison à organiser les écoles pour que tous les enfants puissent être scolarisés». Le but recherché est, selon lui, «que la prison ne soit pas uniquement punitive, mais qu’elle puisse jouer également un rôle éducatif pour ces enfants, les préparant à la sortie de la prison et à leur réintégration sociale».
Foyer de l’Espérance, 45 ans au service des enfants de la rue
Créé en 1977, le Foyer de l’Espérance est une association diocésaine à but non lucratif, reconnue d’intérêt public par l’État camerounais, consacrée à la protection de l’enfance en difficulté. Cette structure a été créée à l’initiative du Frère Yves Lescanne. Son but depuis 45 ans est l’accueil, la protection, et la réinsertion familiale et sociale des enfants et jeunes de la rue et de la prison dans la ville de Yaoundé, capitale du Cameroun. Il dispose de quatre centres: «le centre d’écoute Frère Antonio, maison Frère Yves, centre d’écoute d’orientation et d’hébergement pour les filles de la rue, le foyer de l’arche de Noé». A tout ceci s'ajoute «le centre socio-éducatif du quartier des mineurs de la prison centrale de Yaoundé».
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