En Afrique, les hommages de l’épiscopat au Cardinal Baawobr
Françoise Niamien - Cité du Vatican
C’est la tristesse au sein de l’épiscopat africain et de la Société des Missionnaires d’Afrique (Pères Blancs) après l’annonce du rappel à Dieu du cardinal Richard Baawobr évêque de Wa au Ghana depuis 2016. Nommé cardinal le 29 mai 2022, il avait été élu deux mois plus tard, président du Symposium des conférences épiscopales d'Afrique et de Madagasacar, SCEAM, au cours de la XIXe assemblée plénière de cette instance continentale tenue à Acrra au Ghana.
«Dévouement et générosité»
Dans un message de condoléances, le cardinal Fridolin Ambongo, premier vice-président du SCEAM, a exprimé sa consternation et sa tristesse face à la disparition «d’un des dignes fils de l’Église universelle, qui a servi le Seigneur ainsi que ses frères et sœurs avec dévouement et générosité». Il a ainsi présenté ses «condoléances les plus émues» au Saint-Père, «qui vient, ainsi, de perdre un collaborateur précieux», aux évêques d’Afrique et de Madagascar; particulièrement ceux du Ghana, à sa famille biologique, aux missionnaires d’Afrique, ainsi qu’au diocèse et à tous les proches du cardinal. L’archevêque de Kinshasa invite «tous les fidèles de l’Église Famille de Dieu en Afrique et à Madagascar à prier pour le repos éternel de l’illustre disparu».
«La personne idoine pour le Sceam»
Dans son hommage à son successeur à la tête du Symposium, l’archevêque de Ouagadoudou au Burkina Faso a estimé que «le cardinal Baawobr était la personne idoine pour le SCEAM». «Son expérience sacerdotale en tant que missionnaire d’Afrique, et premier africain supérieur général de sa congrégation des missionnaires d’Afrique pendant deux mandats, sa maitrise du français, du kiswahili et de l’arabe en plus de l’anglais entre autres qualités, faisaient de lui l’homme indiqué pour relever un certain nombre de défis nécessaires pour la vie de l’Eglise en Afrique» a expliqué l’ancien président du SCEAM.
Le cardinal Philippe Ouédraogo qui a présidé ce Symposium des Conférences épiscopales d'Afrique et de Madagascar de 2019 à 2022 a dit avoir vu «la main de Dieu» dans l’élection du prélat ghanéen à la présidence de l’instance continentale indiquant qu’«il pouvait vraiment être ce pont, ce trait d’union entre toutes nos associations régionales». L’archevêque de Ouagadougou dit garder du cardinal Baawobr le témoignage d’un «prêtre tout donné à Jésus avec un parcours de service d’Eglise extraordinaire. Très fraternel et disponible, le cardinal Baawobr était un homme très humble».
«Il manquera à notre Eglise en Afrique»
Du côté des Conférences épiscopales réunies de l’Afrique de l’Ouest, Cerao-Recowa, Mgr Alexis Touably Youlo, le président, a voulu lui aussi rendre grâce à Dieu pour le don de la personne du cardinal Baawobr à l’Église universelle et particulièrement à l’Église Famille de Dieu en Afrique. «Il a été un serviteur fidèle à son Maitre, le Christ. Il manquera à notre Église en Afrique» a reconnu Mgr Touably Youlo, en exprimant sa proximité à la famille biologique du défunt cardinal et à l’Église au Ghana. La simplicité et l’humilité de l’évêque de Wa ont également marqué le président de la Conférence épiscopale du Togo (CET), Mgr Benoit Alowonou. «C’était un évêque simple au sourire d’enfant. Facile à aborder», a souligné l’évêque de Kpalimé qui garde du défunt cardinal son abnégation au service d’Eglise, répondant «toujours présent à l’appel de la mission».
«Une icône pour notre famille religieuse»
Né en 1959, c’est en 1981 que le cardinal Baawobr a rejoint la Société des Missionnaires d’Afrique où il a été ordonné prêtre en 1987 et est devenu de 2010 à 2016, le premier africain élu supérieur de sa Congrégation. «En tant que famille religieuse nous avions su apprécier son engagement total pour le bien de notre Société et de ses confrères», relève le père Stanley Lubungo, supérieur général de la Société des Missionnaires d’Afrique. En dépit d’une santé fragile, le cardinal Baaword était un grand travailleur, un «charmant compagnon». «Il était une notre icône pour notre famille religieuse. Son intelligence pastorale et son engagement étaient reconnus de tous», a encore confié le père Lubungo.
«On attendait beaucoup de lui»
«Au regard de son expérience, son dynamisme et son engagement pour l’Eglise, on attendait beaucoup de lui» a fait savoir Mgr Charles Palmer Buckle. L’archevêque de Cape Coast au Ghana garde comme souvenir de son compatriote son sens du «don de soi». Il était toujours prêt à se donner, à apporter sa contribution pour le bien de l’Eglise, a-t-il souligné. Mgr Palmer espère que le départ du cardinal Richard Kuuia Baawobr pour la maison du Père portera beaucoup de fruits pour sa famille religieuse et pour l’Église en Afrique.
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