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L'éducation des enfants est l'un des enjeux les plus importants pour la RDC L'éducation des enfants est l'un des enjeux les plus importants pour la RDC 

La jeunesse congolaise a soif d’éducation

La République démocratique du Congo est confrontée au défi de l’éducation. Dans un pays où la majorité de la population est jeune, recevoir une bonne formation pour bâtir son avenir et celui de la communauté nationale est un enjeu de premier ordre. Les augustins, comme d’autres congrégations catholiques, ont investi le domaine éducatif et apportent leur pierre.

Entretien réalisé par Xavier Sartre – Envoyé spécial à Kinshasa, RDC

Les écoles catholiques sont un des piliers de l’éducation en République démocratique du Congo. Depuis plusieurs décennies, elles sont un élément incontournable à travers le pays pour la formation des Congolais. Plusieurs congrégations religieuses sont impliquées dans ce domaine comme les salésiens ou les augustins. Ces derniers ont ouvert le complexe scolaire Saint-Augustin, près de l’Échangeur de Kinshasa, ce vaste carrefour dominé par la statue de Pascal Lumumba, le héros de l’indépendance et la Tour de l’Échangeur, haute de 210 mètres de haut, sur la commune de Limete. Depuis 2017, ils accueillent  1800 élèves de la maternelle au diplôme d’État, qui sanctionne la fin des études secondaires.

 

Le père Eric Biyali, est le supérieur de la communauté des augustins de Kinshasa. En tout, les augustins du Congo sont 71, dont 41 prêtres et 30 frères en formation. Ils sont tous Congolais, à l’exception de trois d'entre eux qui sont originaires du Soudan du Sud.

 

La RDC est un pays très jeune. Or, tous les enfants ne vont pas à l'école. Votre communauté travaille beaucoup dans le domaine de l'éducation. Selon vous, quel est le principal défi que doit affronter l'éducation dans le pays?

La majorité de la population, surtout ici à Kinshasa, est jeune et parfois sans éducation de base, c'est à dire sans une bonne formation. Le défi, c'est la qualité de l'enseignement car cela a une incidence sur l’éducation des enfants. Il y a aussi un problème d’infrastructures, notamment concernant les écoles. Il faut trouver les bons bâtiments, et il faut encadrer les enfants.

Ce sont les réalités que nous affrontons et nous essayons de faire de notre mieux dans notre école, le collège Saint-Augustin pour avoir une bonne formation

Pensez-vous que l’État congolais joue pleinement en matière d'éducation ?

Je dirais que l'État essaie de jouer son rôle, mais il y a beaucoup à faire. Cela fait quelques années que le gouvernement travaille sur la gratuité de l’enseignement. Vous le savez, au Congo, on paye les frais scolaires chaque mois. Or, cela ne fait pas longtemps que le gouvernement planche sur la gratuité de l'enseignement qui malheureusement ne marche pas bien. Certaines écoles font encore payer, d’autres non.

Concernant l’Église, elle fait de son mieux. 40% environ des écoles sont gérées par l’Église. Les religieux cherchent à faire de leur mieux pour une éducation de base. Il y a une multitude d'acteurs de la part de l'Église, il y a plusieurs congrégations: les augustins, les salésiens. Chacune de ces congrégations a ses écoles dans ses différents secteurs.

Le père Éric Biyali, supérieur de la communauté des augustins de Kinshasa
Le père Éric Biyali, supérieur de la communauté des augustins de Kinshasa

Est-ce qu'il y a une coopération entre toutes ces congrégations?

Nous avons dans chaque archidiocèse ce qu'on appelle la coordination des écoles. Il y a un père coordonnateur, il y a un abbé au niveau du diocèse et qui essaie un peu de coordonner les activités des écoles privées catholiques, d’harmoniser les activités de nos écoles.

En ce qui concerne votre complexe scolaire, quelles sont les difficultés que vous rencontrez?

C'est une école qui est encore jeune. Nous avons ouvert cet établissement il y a cinq ans. La principale difficulté que nous rencontrons, c'est que beaucoup de parents veulent inscrire les enfants ici. Nous avons donc un problème de locaux. L'espace est limité. Il nous arrive des fois de refuser tel ou tel enfant qui est pourtant capable d’étudier chez nous.

 

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02 février 2023, 08:30