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 Des évêques  participants au 10e Conseil Permanent de la CERAO Des évêques participants au 10e Conseil Permanent de la CERAO 

L'Initiative Paix au Sahel appelle à plus de solidarité face au terrorisme

L’Initiative Paix au Sahel/Sahel Peace Initiative (IPS) a appelé à une solidarité agissante et à une plus grande synergie d’action pour porter plus haut la voix de l’Église, face au terrorisme grandissant dans la sous-région ouest africaine. Dimanche 5 février à Conakry, l'IPS a présenté les réalités dramatiques du terrorisme dans les pays du Sahel particulièrement au Burkina Faso, au Niger et au Mali.

Françoise Niamien – Cité du Vatican

Le message adressé à toute l’Église de l’Afrique de l’Ouest a été lancé au cours de la messe d’ouverture du 10e Conseil Permanent de la Conférence Épiscopale Réunie de l’Afrique de l’Ouest (CERAO) dimanche 05 février en la cathédrale Sainte-Marie de Conakry en Guinée.
Ce conseil permanent, qui a pour thème «Défis du terrorisme pour l’évangélisation en Afrique de l’Ouest», a été l’occasion pour Mgr Alexandre Bazié, évêque auxiliaire de Koudougou au Burkina Faso et coordonnateur des groupes de travail Initiative Paix au Sahel, de présenter la réalité dramatique du terrorisme en Afrique.


Alors que des violences «qui bafouent la dignité humaine, remettent en cause le vivre-ensemble et menacent l’existence même de l’Église dans cette partie de notre cher continent», les évêques du Sahel ont lancé, en novembre 2019, l’Initiative Paix au Sahel/Sahel Peace Initiative (IPS), avec pour but d’obtenir des niveaux plus élevés de paix, de cohésion sociale et de résilience, l’IPS vise trois objectifs stratégiques: amélioration des réponses humanitaires; la mobilisation accrue des ressources pour soutenir la paix au Sahel; l’augmentation de la résilience communautaire et de la cohésion sociale.

Une situation d’horreur

«Notre cher continent, l'Afrique, est victime de l'extrémisme violent, du terrorisme sous ses formes les plus graves, les plus abjectes, les plus barbares et les qualificatifs ne suffisent pas à décrire l'horreur», a d’emblée déclaré l’évêque Alexandre Bazié. Des pays tels que le Burkina, le Niger, le Mali, le Togo, le Bénin, la Côte d'Ivoire, le Nigeria, le Liberia, le Mozambique, figurent parmi ses victimes.

Soulignant ce que vivent particulièrement, le Burkina Faso, le Niger et le Mali, Mgr Bazié décrit une situation dramatique marquée par des attaques de groupes armés terroristes qui se traduisent entre autres par des centaines d’assassinats ciblés et d’enlèvements de fidèles; de nombreux cas de destructions ou de profanation des lieux de culte. «Les Églises du Sahel vivent une crise multidimensionnelle sans précédent de leur histoire», a-t-il fait remarquer. «De nombreux chrétiens dont des prêtres, des religieux, des religieuses et des catéchistes sont menacés, enlevés ou massacrés dans leurs domiciles ou pendant les célébrations liturgiques ou paraliturgiques» dénonce le message.

Une atteinte aux droits de l’homme 


Cette situation d’horreur se traduit aussi par de graves atteintes aux droits humains, dont la liberté de conscience, de parole et de religion.
Il y a l’«interdiction de fréquenter les églises et la fermeture de paroisses ou d’églises, l’interdiction de porter la croix, la médaille ou le chapelet catholique», explique le coordonnateur des groupes de travail "Initiative Paix au Sahel", de qui fait mention de la fermeture de nombreuses écoles et de services de santé.
Ces exactions, qui portent atteinte aux personnes et à leurs biens, provoquent un mouvement massif de populations (des millions de personnes déplacées, chassées de leurs villages), alimentent et engendrent des conflits ethniques, communautaires ou religieux.

Face à cette situation, l’Église en Afrique de l’Ouest entend et espère une forte implication et une plus grande participation des communautés chrétiennes ouest-africaines, dans la lutte contre l’expansion de la violence au Sahel et en Afrique de l’Ouest, pour renforcer les cadres et mécanismes endogènes de réconciliation et de paix.

Appels

Aussi à la création de l’Initiative Paix au Sahel, la CERAO avait appelé les pouvoirs publics «à faire de la protection des populations la priorité des priorités, à promouvoir la bonne gouvernance, à traduire par des actes concrets, la lutte contre la corruption et la juste répartition des richesses».
Elle avait également invité les leaders des communautés religieuses, «à éduquer au respect de la vie humaine, à préserver la liberté religieuse, les valeurs humaines et spirituelles communes à tous les hommes créés par Dieu et à promouvoir le dialogue interreligieux».

Quant aux acteurs internationaux, les évêques ouest-africains les avaient appelés au respect du droit des peuples à disposer de leurs ressources naturelles locales pour leur propre développement.
La CERAO leur également demandé d’arrêter les activités de prédation ou de pillage des ressources naturelles et de mettre fin aux accords inéquitables qui plombent le développement des Etats, de même que la vente des armes qui alimente les conflits, destabilise les Etats et incite aux attaques qui sèment la désolation au sein des populations.

Ouverte le 2 février, cette rencontre, réunissant les 30 évêques composant le Conseil Permanent de l’instance sous-régionale, se referme jeudi 9 février 2023.

 

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08 février 2023, 13:31