La Province jésuite d’Afrique occidentale célèbre 50 ans d’existence
Entretien réalisé par Stanislas Kambashi, SJ – Cité du Vatican
Érigée le 31 juillet 1973 en vice-province, la Compagnie de Jésus s’est rendue présente dans cette circonscription en commençant par le Tchad avant de s’élargir aux pays voisins et devenir province quelques années plus tard. La célébration des 50 ans de service, est pour le provincial l’occasion de «rendre grâce au Seigneur pour ce qu’il a permis d’accomplir pour sa plus Grande Gloire depuis la présence des premiers jésuites dans cette partie du monde, jusqu’à l’érection de la vice-province d’Afrique occidentale et la province d’Afrique. Mais, c’est aussi l’occasion de réfléchir, de lire les signes des temps et d’identifier ce que dit l’Esprit Saint aujourd’hui sur la suite à donner à notre mission avec les défis que présente notre monde d’aujourd’hui, mais aussi et surtout dans notre espace géographique».
Rencontre et évangélisation
«Le père Pedro Arrupe voulait que les jésuites se consacrent au développement en tenant compte de la diversité et de la mobilité apostolique qui devraient caractériser l’action jésuite, vue les différentes demandes faites à la Compagnie par des évêques de cette région», a expliqué le père Ndomba. Dans son témoignage, le provincial de l’AOC a expliqué les différents besoins qui se sont présentés à la compagnie universelle et motivent son engagement dans cette partie du monde. Il y aussi le désir d’accompagner l’Afrique et de l’aider à marquer sa personnalité dans sa relation avec les autres continents, mais aussi l’intérêts de pouvoir accueillir et promouvoir dans cette entité africaine des vocations venant de différents pays de cette région.
Pour répondre efficacement à ces besoins, les premiers jésuites qui sont arrivés sur ce territoire constitutif de la province «sont immédiatement engagés dans l’évangélisation en mettant sur pied les paroisses». Ils ont ainsi contribué efficacement à apporter l’évangile dans les «diocèses de Ndjaména et de Sarh» au Tchad. Afin de se rendre davantage au service, les jésuites se sont engagés dans l’accompagnement des paysans en mettant en place les banques de céréales; mais également des enfants de la rue à travers le foyer de l’espérance à Yaoundé au Cameroun.
L’engagement des jésuites de l’AOC au service de l’éducation et de développement
Outre l’évangélisation à travers les paroisses, les premiers jésuites qui sont arrivés sur le territoire de l’Afrique occidentale se sont engagés dans les œuvres éducatives en fondant des collèges comme le «collège Saint-Charles-Lwanga (LCCL) à Sarh au Tchad et le collège Libermann à Douala au Cameroun». Aujourd’hui encore, la mission jésuite dans cette partie de l’Afrique s’applique activement à mettre sur pied des institutions éducatives afin «d’assurer un avenir meilleur et porteur d’espoir pour la jeunesse africaine» qui représente la majorité de la population. Cette application s’explique par la création de nouvelles écoles dans ces pays membres de la province.
La Compagnie qui est présente dans cette partie de l’Afrique a également mis en place des centres sociaux et des centres de santé à travers plusieurs pays pour répondre aux besoins des populations locales, mais aussi pour véhiculer les valeurs fondamentales liées au développement. Ce sont également ces centres qui permettent l’animation de la pastorale des jeunes et contribuent à leur épanouissement.
Mission et Défis
Dans le passé, les défis de l’évangélisation furent les plus nombreux, car il n’est pas évident que le message chrétien s’enracine dans les cœurs et puisse aider les gens à être des agents de développement, des agents qui travaillent pour le bien commun et qui transforment les nations. Cela reste un défi, parce que «nous avons eu pas mal de gens qui sont passés à travers nos écoles, mais qui dans leur vie ne représentent pas toujours les valeurs acquises, les enseignements reçus dans nos écoles et nos institutions». Aujourd’hui, «le défi majeur est lié à la structure de la population actuelle et vu que 60% de la population africaine aura moins de 24 ans en 2025, la formation de la jeunesse, pour qu’elle soit agent de transformation et de développement du continent africain reste pour nous un défi majeur». Il faut trouver la meilleure manière de la former pour que cette jeunesse puisse être dans l'avenir porteur d’espoir.
AOC et la synodalité
La célébration du cinquantenaire de la province jésuite d’Afrique occidentale coïncide avec le synode sur la synodalité initié par le Pape François. Pour le provincial de l’AOC, «la participation à cette marche synodale est d’abord une prise de conscience accrue de la synodalité comme modus vivendi, modus operandi». Tout commence par là au niveau de l’Église et ses organes, mais aussi des communautés et de la manière de faire aujourd’hui communauté. Nous «participons aux réflexions à différents niveaux et à travers les institutions et organes auxquelles nous appartenons», a-t-il précisé.
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