Mali: le diocèse de Kayes promeut le vivre-ensemble entre les religions
Françoise Niamien - Cité du Vatican
«Le Mali traverse des moments très difficiles du fait des nombreuses attaques terroristes qui depuis une douzaine d’années ne cessent d’occasionner des milliers de morts et des millions de réfugiés», a d’emblée déploré Mgr Jonas Dembélé, évêque de Kayes dans l’ouest du Mali.
Reconnaissant «une instrumentalisation latente» de la religion du fait du djihadisme, il entend, avec son diocèse, «prévenir le mal en travaillant à la cohésion sociale par la promotion du dialogue inter-religieux». C’est l’objectif cette initiative: des journées interconfessionnelles entre les jeunes, étendues à toute la population.
Promouvoir le dialogue interreligieux
Pour éviter «toute instrumentalisation de la jeunesse», l’évêque estime qu’il est nécessaire de bien former celle-ci à la promotion du dialogue inter-religieux. «Nous avons rassemblé environ 200 jeunes catholiques, protestants, évangéliques, musulmans et ceux adeptes de la religion traditionnelle en vue d’une meilleure connaissance mutuelle dans respect réciproque pour une culture de la tolérance religieuse et de paix». Mgr Dembélé estime que la promotion du dialogue inter-religieux «permettra d’aboutir à un climat social apaisé au Mali».
Et le thème de l’édition 2023 de ces journées interconfessionnelles organisées en février, inspiré «du document sur la Fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune» signé aux Émirats Arabes Unis par le Pape François et le grand Iman d’AL-Azhar Ahmed Al -Tayyib, l’exprime clairement: «Jeunes, nous sommes tous frères et sœurs en humanité: engageons-nous à renforcer nos liens de fraternité et d’amitié pour un Mali réconcilié, uni et apaisé».
«Faire fi de tout ce qui pourrait constituer une source de division»
«Ce thème est un appel adressé à l’ensemble de la jeunesse malienne pour un éveil de la conscience à la tolérance religieuse et à la fraternité solidaire sans aucune distinction religieuse, pour participer activement aux processus de la réconciliation au Mali», a expliqué l’évêque de Kayes, également président de la Conférence épiscopale malienne.
«Les jeunes sont appelés à être de véritables acteurs de paix, d’unité et de sécurité dans leur milieu de vie comme notre l’hymne national le souhaite et notre devise, qui nous invite à être "un peuple, un but, une foi"» a-t-il insisté.
Réitérant son appel aux jeunes chrétiens, musulmans, et adeptes de la religion traditionnelle, Mgr Jonas Dembélé a également invité la jeunesse malienne «à aspirer au bonheur d’un peuple malien assoiffé de paix, de sécurité, d’unité et à faire fi de tout ce qui pourrait constituer une source de division».
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