Voyages d'intégrations africaines pour les jeunes - Rwanda-2023

Dulce Araújo, Jacques Ngol, SJ - Cité du Vatican

Les «voyages d'intégration africaine avec des jeunes» ont été initiés entre 2008/2009, sous l’initiative du père burkinabè Jean-Paul Sagadou de la Congrégation des Augustins Assomptionnistes. Cette initiative a commencé avec les jeunes âgés entre 18 à 25 ans, de différentes confessions religieuses, de différentes ethnies et nationalités. Ces «Voyages» ont été organisés au Togo au Burkina-Faso, au Bénin, etc. La 8ème édition en cours aura lieu au Rwanda et plusieurs jeunes des différents pays du continent, ainsi que de la diaspora y sont attendus.  

Des lieux de retrouvailles et de partage

«Nous savons que l'Afrique a subi de nombreuses divisions suite à la colonisation, qui a créé des frontières arbitraires», a affirmé le père Sagadou. Il estime que même au niveau politique, nait un «désir d'intégration africaine». C’est pourquoi, poursuit-il, «j'ai voulu engager la jeunesse africaine dans cette dynamique de travailler ensemble pour débloquer l'esprit, aller vers l'autre, apprendre à se connaître et mieux relever le défi de l'intégration». Le but visé pour ces efforts est de stimuler en chacun le désir d’«apporter sa contribution à la construction du continent africain». Dans ce sens, ces rencontres organisées sont des occasions par excellence pouvant permettre de mieux «connaître l'Histoire de l'Afrique, sa géographie», mais aussi, à travers les rencontres, «créer les conditions et les possibilités pour que les jeunes du continent africain puissent se connaitre». Ainsi, en se connaissant, ils pourront se comprendre et seront ensemble le goût de «travailler ensemble, de prendre conscience des défis du continent africain aujourd'hui, tout en restant ouvert sur le monde».

Pour le promoteurs des «Voyages d’intégrations africaines des jeunes» quand bien même, «nous avons affaire à des jeunes qui ont une certaine connaissance de l'histoire africaine, des jeunes qui ont eu l'occasion de lire les grandes figures de notre continent et d'avoir un certain nombre de repères par rapport aux défis du continent», il faut les accompagner. Dans ce sens, cette initiative est l’un des moyens qui pourrait conduire à l’approfondissement de «notre relation avec notre propre continent pour créer une forme d'autonomie qui nous permette de penser, d'agir et de contribuer librement à la construction de notre continent».

«Voyages d’intégrations» et sa politique de recrutement

Se prononçant la manière cette initiative enregistre les jeunes désireux de participer à ces voyages, le père assomptionniste a expliqué qu’il avait créé le «Réseau des Jeunes pour l'Intégration Africaine», reconnu en Afrique de l'Ouest pour «le fait que nous sommes déjà allés dans six ou sept pays», mais aussi les réseaux sociaux.  Aussi, il y a des conditions d’inscription liées à l'âge. Il s’agit ici de voir «si ceux qui s'inscrivent comprennent l'esprit du voyage», ajouter à cela les conditions financières qui constituent la contribution pour la participation. Par ailleurs, pour cette 8ème édition, «le nombre de participants est limité, on ne peut pas, à l'heure actuelle, rêver de réunir 200 ou 300 jeunes», précise le père Sagadou.

Les voyages au Rwanda et les perspectives

Le thème choisit pour cette édition, «Jeunesse des mondes africains» explique déjà l’orientation de cette édition a fait savoir l’initiateur des Voyages africaines des jeunes. Selon lui, l’ambition sera de rassembler les jeunes venus de tout le continent ainsi que de la diaspora. Il sera question de réfléchir sur le concept d’Ubuntu, qui explique l’être africain, le «je suis parce que nous sommes». Ce qui pourrait permettre de réfléchir ensemble sur la question de l’intégration, «du vivre ensemble et, en lien avec ce concept, d'aborder aussi la problématique écologique à partir du Rwanda». Il sera également question d’aborder aussi les sujets concernant la migration où on constate que la plus part des jeunes se mobilisent pour quitter le continent, abordant tous les risques dans la traversée du Sahara vers les pays d’autres continents, même sans aucune idée de ce qu’ils cherchent.  Cela est une «forme d'éducation et d'accompagnement pour leur faire prendre conscience que pour construire l'Afrique, et même pour participer à la construction de notre monde, il faut avoir une vision, ouvrir son esprit et ne pas rester enfermé sur soi-même, ouvrir des horizons, avoir une vision large des choses», a-t-il confié. Cette forme de l’éducation, a-t-il poursuivi, consistant à transmettre les valeurs et des connaissances,  «peut aider à aller vers plus de paix et de développement de nos pays, en Afrique».