Gabon: Journées nationales du clergé diocésain
Stanislas Kambashi,SJ – Cité du Vatican
Après plusieurs tentatives, l’Église du Gabon, à travers son presbyterium, organise la première édition des "Journées nationale du clergé diocésain". Renforcer, reconstruire et resserrer les liens entre les prêtres gabonais au-delà de la différence des diocèses, est la première motivation qui a poussé les organisateurs à concrétiser ce projet. Tout est parti d’un constat, a expliqué l’abbé Jean Basile Ndonga Mbom Ndong. Avec un peu plus de deux millions d’habitants, le Gabon est un pays «relativement petit en termes de démographie». Ce fait ne profite pourtant pas dans la connaissance mutuelle des clergés des différents diocèses, à cause de la diversité des lieux de formation. Etant formés aussi bien au pays que «dans la sous-région et même au-delà, il y a de nombreuses générations des prêtres qui arrivent sur le champ pastoral sans se connaître», a confié le prêtre de l’archidiocèse de Libreville.
Le clergé gabonais, modèle d’unité pour la société
Au regard de la société gabonaise qu’il est appelée à évangéliser, le clergé gabonais doit témoigner l’unité et à en être l’exemple. Voilà pourquoi le thème retenu pour la première édition de ces journées est: «que notre unité soit parfaite», a indiqué l’abbé Jean Basile Ndonga Mbom Ndong. L’unité, a-t-il poursuivi, «doit caractériser nos actions, une unité qui ne doit pas se confondre avec l’uniformisme, mais une unité des cœurs, qui fasse en sorte que nous nous sentions tous appartenir à un même corps et portions tous ensemble les préoccupations et les défis de ce corps, afin de les relever tous ensemble». Il s’agit aussi de donner sens à la prière de Jésus rapportée par Jean au chapitre 17 de son Evangile qui prie pour l’unité de ceux que le Christ a appelé à Lui. Nous ne pouvons pas apporter aux autres ce message de Jésus si nous ne le vivons pas d’abord entre nous a déclaré le prêtre gabonais. Cette unité ne doit pas seulement être à l’ordre du jour quand surviennent des problèmes de division, mais doit toujours être renforcée entre les travailleurs de la moisson a-t-il martelé.
Les défis du prêtre diocésain gabonais ne sont pas différents de ceux d’autres pays
Comme dans d’autres pays du monde, le prêtre diocésain gabonais est pris dans les préoccupations de la société dans laquelle il vit et exerce sa mission. «Rien de ce qui concerne la cité ne le laisse indifférent». Pour l’abbé Ndonga, certains de ces défis au Gabon sont: un niveau de souffrance relativement important; «une quête de plus en plus manifestée de revenir à nos traditions»; le défi pour le prêtre d’être fidèle à une double culture, à celle de ses origines et à la foi chrétienne, sous le prisme de l’inculturation; l’unité entre les prêtres «afin d’aider la société gabonaise à faire face aux nombreux maux qui la minent aujourd’hui, dont le chômage endémique chez les jeunes» qui trouvent parfois refuge dans des paroisses en quête des réponses; la crise des mœurs, ect.
L’Eglise, un partenaire «important et traditionnel» de la société gabonaise
Pour l’abbé Ndonga, l’Eglise est un partenaire important et même traditionnel de la société gabonaise. Elle a contribué à former une grande partie de la société à travers ses écoles, elle continue à apporter des soins à travers ses structures sanitaires, etc. Avec l’évolution de la démographie, l’Etat gabonais peut toujours compter sur l’apport de l’Eglise dans la réflexion sur les questions de société, a proposé le prêtre de Libreville, qui a mentionné les Accords-Cadres existant entre les deux institutions. Avec les nombreux problèmes auxquels elle cherche à apporter des solutions, l’Eglise du Gabon est aussi porteuse d’espérance et la voix de ceux dont les voix ne s’entendent pas. Loin de vouloir se substituer à l’Etat, elle doit accompagner toutes ces personnes, pour construire un Gabon meilleur, a indiqué l’abbé Ndonga, qui a conclut en demandant aux fidèles de porter les prêtres dans leurs prières et aux prêtres de renforcer entre eux les liens d’unité.
Les journées nationales du clergé diocésain du Gabon se sont ouvertes le mardi 18 avril par une messe célébrée au Petit Séminaire Saint Jean par Mgr Jean-Patrick Iba-Ba, archevêque de Libreville et vice-président de la Conférence épiscopale du Gabon. Elles vont se clôturer ce jeudi 20 avril 2023 avec la messe en la Cathédrale Sainte Marie de Libreville, présidée par Mgr Jean-Vincent Ondo Eyene, évêque d’Oyem et président de la Conférence épiscopale du Gabon.
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