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Tchad: le PAM réclame de l'aide face à l'afflux de réfugiés soudanais

Lors du briefing régulier de l'ONU tenu récemment à Genève, le PAM a fait savoir qu’il «pourrait arrêter à partir de mai son aide aux centaines de milliers de réfugiés et déplacés au Tchad s'il ne reçoit pas d'urgence des fonds supplémentaires» alors que la guerre soudanaise en cours occasionne une augmentation considérable du nombre des réfugiés. Dans une interview accordée à Vatican News, Pierre Honnorat, directeur du PAM Tchad, explique la situation et lance un nouvel appel à l’aide.

Entretien réalisé par Jacques Ngol, SJ – Cité du Vatican

Au Soudan, les violents combats opposant l’armée régulière et les paramilitaires, qui ont éclaté le 15 avril, se poursuivent, en dépit de multiples appels au cessez-le-feu des dirigeants régionaux et internationaux ainsi que du Pape François. Ces combats ont occasionné plusieurs centaines de morts, des blessés et des milliers des déplacés. Plusieurs personnes ont fui pour trouver refuge au Tchad voisin où des ONG humanitaires tentent de leur venir en aide.

Un appel à l’aide humanitaire

Dans un entretien avec Vatican News, le directeur du programme alimentaire mondial (PAM), Pierre Honnorat, décrit la situation de ces milliers de personnes accueillies à la frontière entre le Soudan et le Tchad. Il assure que ces réfugiès sont «accueillis par le gouvernement qui leur offre d'abord une sécurité»; ce qui, dit-il est «très important». De nombreuses personnes pourraient encore traverser la frontière, mais sont bloquées pour des questions de sécurité. Se prononçant sur le nombre sur les charges du PAM, le directeur assure qu’il y a «600.000 réfugiés et 1.000.000 de personnes que nous devons assister, des tchadiens supplémentaires», des gens qui «n’ont plus rien et qui ont traversé, dans une situation très difficile», alors que le programme alimentaire mondial «n'a pas d'aide» pour le moment.

Malgré tout, le PAM se mobilise, envoyant son «premier convoi d'aide alimentaire parti de Ndjamena vendredi matin et qui devra arriver ce lundi à la frontière dans ces zones» pour secourir ces réfugiés nouvellement arrivés. Cette provision envoyée est prévue pour «10 000 personnes pour deux mois ou 20 000 personnes pour un mois ou encore 40 000 personnes pour 15 jours». Outre cette difficulté, «la période des pluies s’annonce et va nous bloquer l'accès pour arriver à les atteindre». Par conséquent, le directeur de PAM appelle à une action urgente pour faire des provisions et assure qu’«on a deux mois pour amener un stock assez considérable de vivres sur place». La situation va en s'aggravant, et le PAM continue de faire appel à l’aide pour y faire face, car selon le directeur, il faut s’attendre à recevoir 100 000 réfugiés. Ce qui oblige le programme alimentaire mondial à mobiliser «140, 170 millions de dollars tout de suite pour justement aider ces réfugiés et ces déplacés tchadiens», victimes de la crise alimentaire que vit le Tchad.

Tchad, pays d’accueil en crise alimentaire

Le Tchad vit en effet une période d'insécurité alimentaire sévère, situation inhabituelle depuis «des décennies». «Il y avait 2 millions de personnes en insécurité alimentaire sévère l'année dernière, on en a 1 800 000 cette année» assure le directeur de PAM/Tchad. L’insécurité alimentaire aigüe dont est victime la population tchadienne est liée à plusieurs crises: d’abord le choc climatique avec de grosses pluies qui arrivent de façon abondante et qui détruisent tout, ce qui occasionne «l’augmentation du coût des produits alimentaires»; la pandémie du «Covid 19; le conflit en Ukraine et toutes ces crises qui montent de partout». C’est pourquoi le PAM lance un appel d’aide pour secourir aussi bien les réfugiés que la population locale.

Suivre monsieur Pierre Honnorat, directeur de PAM Tchad dans un entretien avec Jacques Ngol,

 

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24 avril 2023, 12:33