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2023.02.05 Statue de la vierge réalisée Anthony Surur Sebit 2023.02.05 Statue de la vierge réalisée Anthony Surur Sebit  

Soudan du Sud: le sculpteur de la statue pour la messe du Pape assassiné à Juba

Anthony Surur Sebit, l'artiste qui avait réalisé la statue exposée lors de la messe du Pape François à Juba, au cours de son voyage apostolique dans le pays, a été tué. L’ingénieur de 61 ans a été touché par une balle le 31 mars alors qu'il faisait son jogging quotidien dans une rue de la capitale sud-soudanaise, rapporte le Catholic Radio Network.

Vatican News et agences

Il était très actif dans la construction d’églises à Khartoum et au Soudan du Sud, souligne l’Agence Fides. Il a réalisé les sculptures utilisées lors de la visite du Pape à Juba, dont la statue de la Vierge exposée près de l’autel au cours de la messe au mausolée John Garang. De nombreuses autres œuvres de l’artiste, diplômé en ingénierie architecturale de l'Université de Khartoum, se retrouvent dans les grands séminaires du pays.

Une icône de la paix

Pour l’évêque auxiliaire de Juba, Mgr Santo Laku Pio Dogale, l’ingénieur assassiné était «une icône de la paix» pour son travail de rassemblement. Une qualité que lui reconnaissent aussi les membres de sa famille, qui le décrivent comme celui qui s'efforçait toujours de résoudre les problèmes et d'unir les gens. Mgr Santo Luka a condamné les «meurtres barbares» de civils innocents par des hommes armés qui restent souvent impunis, appelant les autorités à garantir la sécurité des citoyens. «Si vous voulez une paix totale, travaillez pour la justice, protégez la vie des civils», a-t-il déclaré. Alors que son meurtrier n’est pas encore identifié, la victime laisse derrière lui neuf enfants, dont quatre garçons et cinq filles.

Situation sécuritaire précaire

Le Soudan du Sud est confronté à une situation sécuritaire préoccupante. Le pays qui a sombré dans la guerre civile juste après son indépendance en 2011, est le théâtre de graves atrocités contre les civils, qui impliquent notamment plusieurs hauts responsables, selon le rapport final d’un groupe d'experts indépendants des Nations unies, rendu public le lundi 3 avril. «Sur plusieurs années, nos conclusions ont constamment montré que l'impunité pour les crimes graves est un moteur central de la violence et de la misère auxquelles sont confrontés les civils au Soudan du Sud», déclare Yasmin Sooka, la présidente de la commission d’enquête dans un communiqué.

Cependant, aucune des enquêtes annoncées par Juba sur plusieurs situations n’a abouti «à une quelconque forme de responsabilité» et  les responsables militaires et gouvernementaux impliqués dans les exactions «restent en postes», déplorent les experts onusiens, dont le rapport cite entre autres le gouverneur de l’État d’Unity, et deux officiers militaires. «Nous appelons les autorités à mener des enquêtes appropriées sur les auteurs présumés de crimes graves, quel que soit leur rang ou leur fonction, et à mettre en place et à renforcer les mécanismes judiciaires permettant de les tenir pour responsables», a déclaré Andrew Clapham, l’un des trois membres de la Commission.

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05 avril 2023, 13:28