Cameroun: l'engagement de l’Église pour la paix et l’unité
Jacques Ngol, SJ – Cité du Vatican avec Paule Valérie Mendogo - Edéa
Le Cameroun célèbre la 51ème édition de la fête de son unité nationale sous le thème: «Forces de défense et peuple camerounais, en symbiose pour la sauvegarde de la paix et de l’unité nationale, socle d’un Cameroun fort et prospère». L'ensemble des fidèles tenaient en main un drapeau, symbole de leur appartenance à une même nation, mais aussi en guise de fierté et de remerciement au Seigneur pour le don de la nation camerounaise. Cette messe était une occasion présenter au Seigneur le désir des Camerounais de vivre unis dans leur pays qui compte plus de 350 ethnies.
L’Église symbole de l’unité des camerounais
«Depuis 1901, la colline de Mvolyé est, d’une manière providentielle, cet épicentre de l’unité nationale et ecclésiale qu’ont voulu les premiers missionnaires, et où reposent Mgr Gerard Henri Vieter, Mgr François Xavier Vogt et Mgr Jean Zoa, respectivement fondateur et grands promoteurs de l’Église catholique au Cameroun», a affirmé le père Aloys Essono à l’ouverture de cette messe de l’unité. Le missionnaire Pallottin, postulateur diocésain de la cause en béatification de Mgr Vieter depuis 2014, a ainsi expliqué la symbolique de la colline de Mvolyé sur laquelle Mgr Jean Zoa bâtit la basilique Marie Reine-des-Apôtres qui rassemble les Camerounais lors des évènements ecclésiaux nationaux.
Pour Mgr Jean Mbarga - l'archevêque de Yaoundé qui présidait cette célébration, il s’agit pour les Camerounais aujourd’hui d’«apprendre ce que signifie la communion des cultures et de promouvoir ces grands rendez-vous où tous les savoirs se mettent ensemble dans la générosité et le partage, dans un esprit de réconciliation, afin de bâtir un seul et même pays». Poursuivant, le prélat tente de convaincre que «c’est de l’unité, force majeure de tous les peuples et de l’Église, que sortira la paix véritable dans notre pays».
Le Cameroun vers la paix toujours fragile
Cette célébration de la fête nationale du Cameroun se tient dans un climat sécuritaire et sociopolitique amélioré mais toujours préoccupant dans les zones anglophones et à l’extrême Nord du pays. Par ailleurs, certaines tribus se lèvent contre d’autres pour dénoncer la braderie de leurs terres et des actes irrespectueux vis-à-vis de leurs patrimoines culturels, appelant par-là l’État à une réforme foncière, afin de préserver la paix et le respect entre les différentes tribus au Cameroun.
Depuis le début de l’année 2023, l’archevêque de Yaoundé ne cesse de convier les fidèles à méditer sur la «communion des cultures». Il demande de préserver le Cameroun, ce patrimoine divin et ancestral qui, par conséquent, ne saurait devenir source de division entre les hommes. «L’unité de notre nation dépend énormément de la richesse issue de la communion des cultures», a-t-il- déclaré, insistant sur le fait qu’elle doit «aboutir à une politique d’intégration affective, suggestive et discursive, et à une politique d’intégration normative et formative, en tenant compte des besoins matériels nécessaires pour une nation en construction permanente d’un pays émergent». Pour parvenir à cet effort de construction de l’unité nationale, Mgr Mbarga a fait savoir que «la tolérance et la reconnaissance des uns vis-à-vis des autres doit être comme une source qui arrose cette Afrique en miniature qu’est le Cameroun».
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