En RDC, les jésuites veulent former une «armée d’ingénieurs»
Christian Kombe, SJ – Cité du Vatican
La République démocratique du Congo est un immense chantier qui a besoin d’une armée d’ingénieurs, de personnes formées dans les sciences et les technologies. C’est la conviction du père Didier Cimalamungo. Dans un entretien accordé à Vatican news, le responsable des labos et ateliers de la Faculté des sciences et technologies de l’ULC – Icam a expliqué la vision et la mission de la seule université jésuite du pays dans le domaine des sciences, de la technologie, de l'ingénierie et des mathématiques (STIM), qu’elle juge incontournable pour bâtir le pays d’Afrique centrale.
Allier théorie et pratique
Selon le père Didier Cimalamungo, la formation dispensée à l'ULC-Icam est basée sur deux volets, la théorie et la pratique. Les étudiants ont ainsi l'opportunité de conjuguer leurs connaissances avec des expériences concrètes en laboratoire et dans les ateliers. La faculté propose trois profils d'ingénieurs répartis dans trois départements: la maintenance industrielle, le parcours ouvert organisé en collaboration avec l'Institut catholique des arts et métiers de France (Icam), et le départements d'informatique et réseaux. Au niveau du second cycle, indique le père Cimalamungo, l'ULC-Icam propose «un cycle de master axé sur l'innovation technologique, en particulier dans les domaines de la transition énergétique et de la transformation numérique». Des programmes, souligne-t-il, qui traduisent l'ambition de l'université de «former des ingénieurs à la fois techniquement compétents et humainement responsables». Apartir de septembre prochain, l'ULC-Icam organisera trois masters: l'innovation technologique, le génie industriel et le génie informatique.
Le laboratoire de fabrication (Fablab), un concept novateur
Pour le jésuite, l’ULC-Icam porte une attention particulière à l'innovation à travers, notamment, le fonctionnement de son laboratoire de fabrication (Fablab). Ce concept novateur dans le paysage universitaire congolais repose sur l'utilisation d'outils et de machines numériques de pointe. Les produits fabriqués dans ce Fablab se distinguent par «leur précision, leur rapidité de production et leur efficacité». Le responsable des labos et ateliers exprime une certaine fierté quant au fait que la Fondation Orange ait confié à l'université la co-gestion de son Fablab Solidaire.
Le laboratoire de fabrication que l'ULC-Icam gère avec la Fondation Orange en RDC va au-delà de la simple formation des étudiants, il est ouvert à tous, y compris aux jeunes illettrés désireux d'apprendre rapidement les techniques liées aux technologies numériques, explique le père Didier Cimalamungo, insistant sur l'aspect inclusif de cette initiative, qui offre une opportunité de formation à ceux qui en ont le plus besoin.
Concernant les projets réalisés par les étudiants dans le Fablab de l'Université Loyola, indique le formateur, ils couvrent un large éventail de réalisations. Au sein de l'université, «les projets sont principalement académiques» et visent à fabriquer «des pièces rares qui ne sont pas disponibles sur le marché». Les étudiants se chargent eux-mêmes de la conception et de la production de ces pièces en utilisant les machines et les outils du Fablab, precise-t-il.
Former les plus jeunes aux STIM
Cependant, la mise en place et le fonctionnement des FabLabs ne sont pas sans défis. Le père Didier Cimalamungo mentionne notamment le besoin d'acquérir davantage d'outils et de machines pour répondre aux besoins croissants. De plus, la recherche de personnel qualifié constitue également un défi majeur. Par ailleurs, le jésuite congolais insiste sur la nécessité pour le pays de réformer l’enseignement afin de former, dès le plus jeune âge, les étudiants aux compétences nécessaires dans les domaines des sciences, de la technologie, de l'ingénierie et des mathématiques (STIM).
Pour sa part, l’université jésuite s’efforce de développer dans ses enseignements, une approche innovante de la formation en ingénierie, en mettant en avant la capacité des apprenants de contribuer à la résolution des problèmes locaux, africains et mondiaux. Outre la Faculté des Sciences et technologies, l’Université Loyola du Congo comprend une Faculté de philosophie et une autre dédiée aux sciences agronomiques et vétérinaires.
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