L’Union africaine de radiodiffusion tient sa 14è assemblée générale
Stanislas Kambashi, SJ – Abuja
Les professionnels des médias qui prennent part à cette 14ème session ordinaire de l’assemblée générale de l’UAR proviennent des pays africains et d’ailleurs. L’objectif de cette assemblée, a expliqué Grégoire Ndjaka, directeur général de l’UAR, est de voir comment le développement du numérique a transformé et transforme les rédactions et le paysage des médias en Afrique en particulier. Mais cette session a aussi voulu revêtir un visage humain, raison pour laquelle elle a abordé, lors de la première journée, la question d’échanges commerciaux intra-africains, avec le thème: «la ZLECAF – Zone de libre-échange continentale africaine – comme moteur de développement durable en Afrique et le commerce intra-africain vu par les chefs d’entreprises africains». Lors de la troisième journée, elle s’est focalisée sur le rôle des médias africains dans la prévention du cancer. Il est très important de prévenir, c’est-à-dire d’informer les populations, pour les sensibiliser et les rendre attentives aux symptômes. «Prévenir est mieux que guérir», ont rappelé les deux médecins qui sont intervenus lors de ce panel.
La numérisation, défis et opportunités pour les médias africains
Le constat général qui s’est dégagé au cours des différents panels et échanges est la montée en flèche du numérique, secteur où réside l’avenir. Pour continuer à attirer le public, il faut y mettre de la créativité, en proposant un contenu innovant et pertinent, car l’environnement médiatique reste compétitif. Les panels et échanges autour du thème principal ont exploré divers aspects que lance le défi irréversible de la numérisation, dont «les médias africains face aux grandes mutations numériques qui secouent le continent»; «les défis des salles de rédaction face aux progrès technologiques et numériques. Quels moyens pour améliorer les contenus et faire face aux pièges du digital?»; «déterminer la responsabilité des médias dans la transformation digitale de la société africaine»; «quelles stratégies face à la transformation digitale des médias?».
Investir dans des structures des médias et dans les technologies de pointe
Puisque l’évolution du numérique est un fait irréversible, ont noté les participants, si le continent africain ne s’y investit pas assez, il risque d’être laissé de côté, il sera absent et manquera une bonne partie de son audience, la jeunesse. Les jeunes sont en effet plus avancés dans les médias numériques et sont souvent déconnectés des médias conventionnels, ont noté beaucoup de conférenciers. En présence des ministres de l’Information du Nigeria, Mohammed Buslimani, qui a ouvert les travaux, et de celui de l’Algérie, l’UAR a appelé les gouvernants à financer les structures des médias et à investir dans les technologies de pointe. Elle a aussi souligné l’importance de former le personnel dans le numérique, dans la gestion des fake news, en économie des médias, dans les médias alternatifs. Il a aussi été souligné l’importance d’instituer un cadre public de régulation et de réglementation, où les médias publics et privés peuvent travailler dans une collaboration réciproque.
Renforcer les relations entre les médias
Pour Grégoire Ndjaka, cette 14ème assemblée générale de l’UAR a poursuvi des objectifs comme le renforcement des relations entre les journalistes, la promotion d'un réseau d’échanges afin de mutualiser les contenus et les mettre à la disposition de tout média membre qui désire s’en servir.
Basée à Dakar, l’Union africaine de radiodiffusion est l’une des unions qui composent la World broadcasting union – Union mondiale de radiodiffusion. Créée en 1963, elle regroupe les 54 médias publics des pays africains membres, des membres associés comme Radio Vatican, mais aussi des médias du secteur privé. Elle a ouvert un autre centre d’échange des programmes à Alger, et encourage les médias membres à s’intéresser à cette plate-forme qui est essentiellement africaine.
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