Participer à la redynamisation de la Fondation Jean-Paul II pour le Sahel
Françoise Niamien - Cité du Vatican
Le 10 mai 1980 à Ouagadougou, le pape Jean Paul II lançait un vibrant plaidoyer en faveur du Sahel, alertant sur la situation de ceux qui «meurent parce qu’ils ont soif et faim», conséquence de la forte sécheresse et la désertification.
C’est de cet appel qu’est née en 1984 la Fondation Jean Paul II pour le Sahel. Relevant aujourd’hui du dicastère pour le Service du développement humain intégral, elle intervient au sein des neuf pays du Sahel, à savoir: le Burkina Faso, le Cap-Vert, la Gambie, la Guinée Bissau, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Sénégal.
Le déjeuner de travail a été une opportunité d’échanges sur les actions et les perspectives de la Fondation Jean Paul II pour le Sahel, qui est engagée depuis plus de quatre décennies dans la préservation de l’environnement et la gestion rationnelle des ressources naturelles pour un mieux-être des populations sahéliennes. Ont participé à cette rencontre, la Secrétairerie d’État du Saint-Siège, le groupe des ambassadeurs africains près le Saint-Siège, les représentants de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification ainsi que des partenaires techniques et financiers.
Soutenir l’évolution de la Fondation Jean Paul II
À travers cette initiative, «nous avons surtout voulu exprimer au Saint-Siège notre engagement à participer à l’effort de redynamisation de la Fondation en la soutenant dans toutes ses actions», a précisé dans une interview accordée à Vatican News, l’Ambassadeur du Sénégal près le Saint-Siège, Docteur Martin Pacal Tine.
Se réjouissant de l’adhésion des autres pays, qui ne font pas partie du Sahel, à ce projet de soutien à la Fondation, le diplomate sénégalais s’est notamment félicité de la tenue de cette rencontre qui a permis de créer «des ponts entre diplomates africains, le Saint-Siège et les partenaires techniques et financiers en faveur de la Fondation».
Missions et défis
La Fondation Jean Paul II pour le Sahel se consacre notamment à la formation d'animateurs communautaires et du personnel spécialisé dans la lutte contre la sécheresse et la désertification, tels que les agriculteurs, éleveurs, forestiers, experts en génie civil et en hydraulique. Dans un contexte de crise mondiale, de famine et de sécheresse au Sahel en proie au terrorisme depuis plus d’une dizaine d’années, Docteur Tine rappelle que le défi majeur de la Fondation Jean Paul II «reste la mobilisation des ressources financières pour un meilleur accompagnement des populations du sahel et l’élargissement les partenaires de la Fondation».
L’ Ambassadeur sénégalais n’a pas manqué de remercier les Conférences épiscopales italienne et allemande qui, «depuis la création de la Fondation ne cessent de lui apporter leur soutien financier». Le diplomate espère qu’avec l’aval du Saint-Siège «nous pourrons parvenir à l’élargissement des partenaires financiers en faveur de la fondation».
Aussi, «la création de projets en lien avec des 5 piliers de la grande muraille verte fait également partie des défis à relever», assure M.Tine précisant que la Fondation Jean Paul II pour le Sahel, de même que tout la Grande Muraille verte sont engagées dans la lutte contre la désertification.
La Grande Muraille Verte
La "Grande Muraille Verte" est une initiative panafricaine qui vise à restaurer les paysages dégradés du Sahel. L’objectif de ce programme est de restaurer 100 millions d’hectares et de créer 10 millions d’emplois d’ici 2030.
Ce projet ambitionne de planter des arbres tout au long de la bande sahélo-saharienne, de Dakar à Djibouti, dans l’espoir que chaque arbre pourrait séquestrer 80 000 livres de CO2 au cours de sa vie et contribuer ainsi à assurer la sécurité alimentaire. Le Pape François l'a qualifié «d’excellent exemple de conversion écologique en action».
La "Grande Muraille Verte" entend créer des emplois verts qui, tout en fournissant aux jeunes africains un travail décent, leur permettant d'échapper au piège de l’immigration illégale, favoriseront la résilience des populations à la sécheresse et élargiront l’accès aux énergies renouvelables.
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