Tchad: alerte sur le massacre des populations dans les Monts de Lam
Jacques Ngol, SJ – Cité du Vatican avec Sévérin Ndingatoloum
Dans le département des Monts de Lam dans la province du Logone oriental, les assaillants munis «d'armes à feu» et «d'armes blanches» sont arrivés sur place à bord de «motocyclettes» et de «chevaux», et «ont assassiné plus d'une dizaine de villageois, incendié des cases, enlevé des bœufs d'attelage, et laissé sur leur passage plusieurs blessés», évacués à l'hôpital de Goré. Malgré la descente des autorités administratives et militaires de la province le calme n’est pas encore revenu.
La population de Monts de Lam en péril
La situation ne cesse de se compliquer sur le terrain. On dénombre à ce jour plus d’une dizaine des morts, des blessés, des maisons incendiées et des personnes déplacées. À l’origine, il s'agirait d'une histoire de vengeance selon les témoins contactés. Tout a commencé avec la mort d'un commerçant, tué par des inconnus à la frontière entre le Tchad et la Centrafrique vendredi 5 mai, mort qui aurait provoqué des représailles. Le dimanche 7 mai, au petit matin, des fidèles protestants du village de Don qui allaient à la prière, ont été massacré, là aussi, par des inconnus. Un paysan, qui requiert l'anonymat, témoigne que dimanche, «vers 5h du matin, alors que le pasteur et ses fidèles étaient en train de prier, un groupe d’hommes armés a fait irruption et les a abattus au sein même de l’église». Il ajoute que d'autres ont «contourné le village pour assommer les paysans». Ces massacres ont été suivis de viols sur mineurs comme en témoigne un autre paysan qui garde l'anonymat: «une fille âgée de 8 ans qui a été violée par ces malfrats est là et nous nous occupons d'elle pour lui donner des traitements».
Le gouvernement doit assumer sa responsabilité
Betoudji Absalom, secrétaire exécutif de la convention nationale pour le dialogue et le règlement pacifique des conflits, déplore tout d’abord le comportement des forces de l’ordre avant d’interpeller le président de la République pour qu'il s’investisse personnellement pour ramener la paix dans les Mont de Lam. Selon le secrétaire de la convention nationale pour le dialogue et le règlement pacifique des conflits, «les forces de l’ordre déployées sur le terrain qui devraient normalement suivre ces assaillants, pour les arrêter pour les traduire en justice, se sont rabattues seulement sur les villageois». Aujourd’hui, poursuit-il, «les gens continuent d’être tués, les bœufs d’attelages sont emportés», déplore-t-il, demandant que le «président de la transition intervienne personnellement afin qu'une solution soit trouvée à cette situation».
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