Tchad: Mgr Ramolo dénonce les massacres des populations dans les Monts de Lam
Jacques Ngol, SJ – Cité du Vatican
Dans le diocèse de Goré au sud du Tchad la situation sécuritaire reste tendue. Plusieurs villages ont fait l'objet d'attaques suite au conflit qui opposerait les éleveurs nomades, aux agriculteurs sédentaires. Une situation qui demeure inquiétante.
Un phénomène nouveau dans le diocèse Goré
«Depuis 23 ans, jamais je n’ai vu une chose pareille dans le diocèse», déclare Mgr Rosario Pio Ramolo, évêque de Goré qui porte à la connaissance de la communauté internationale l'ampleur de la situation, affirmant que «tout ce qui est entrain de se passer est un réel massacre organisé». Car, «on ne peut pas parler d’un règlement de compte ou d'une petite attaque», suite à un conflit qui opposerait deux communautés quand une partie est massacrée par des inconnus. Poursuivant, l'ordinaire de Goré témoigne que «chaque jour, il y a des morts, et de pauvres gens dans des villages, subissent ces attaques». La majorité assure-t-il, sont des «femmes, des enfants et même des bébés». Ce qui se passe est «inadmissible», dénonce-t-il, affirmant avoir organisé une rencontre avec les «leaders religieux de la localité du diocèse de Goré pour aller trouver les autorités administratives, les suppliant d’arrêter ces exactions que subissent les populations des départements de Niampendé et de Monts de Lam». Cependant, la rencontre avec les autorités, déplore l'évêque, n'a donné lieu à aucune avancée significative.
L'évêque de Goré affirme que ces exactions vont au-delà de ce qu’on pouvait qualifier de «conflit intercommunautaire», car, dit-il, les «derniers "bandits" à être arrêtés sont les haoussa du Nigeria», ce qui selon lui écarte l’hypothèse d’un simple conflit intercommunautaire. Cette considération vient confirmer les résultats d’une déclaration de l’union des mouvements et associations des laïcs de l'Église catholique au Tchad (UMALECT), réunie en plénière le 18 mai au siège de la Conférence des Évêques du Tchad. D’après cette analyse, il y a «très peu de véritables conflits entre agriculteur et éleveurs au Tchad, contrairement à l'expression commune». C’est dans ce sens que Mgr Ramolo fustige le gouvernement tchadien de transition à mettre fin à ces tueries.
Les paroisses, lieu de refuge
Suite à ces attaques qui se multiplient chaque jour, plusieurs personnes désireuses de se protéger, trouvent refuge dans les locaux des paroisses espérant être à l’abri. L’évêque assure qu’elles sont «accueillies» de façon provisoire en attendant un retour au calme.
Par ailleurs, Mgr Rosario Pio Ramolo lance un nouvel appel à l’endroit du gouvernement afin de prendre en main la situation pour ramener le calme dans la région. Aussi, invite-t-il le gouvernement à rendre justce aux victimes.
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