30 juin: les congolais de Rome ont rendu grâce pour les 63 ans d’indépendance de leur pays
Stanislas Kambashi, SJ – Cité du Vatican
Sur initiative de l’ambassade de la République Démocratique du Congo (RDC) près le Saint-Siège, les congolais vivant à Rome et ailleurs se sont retrouvés vendredi 30 juin, en la basilique sainte Marie Majeure, pour commémorer le jour de l’indépendance de leur pays. La messe a été présidée par l’abbé Michel Libambu, prêtre de l’archidiocèse de Kinshasa et official au Dicastère pour le Culte divin et la discipline des Sacrements. Une trentaine de prêtres d’origine congolaise ont concélébré et les congolais et autres invités ont participé avec ferveur, grâce à la belle animation liturgique de la chorale de l’aumônerie congolaise de Rome. Les deux représentants de la RDC ont également pris part à cette célébration, Deogratias Ndagano, ambassadeur près le Saint-Siège et Paul Emile Tshinga, ambassadeur près l’Etat italien. D’autres diplomates et invités étaient également présents.
Le développement, un progrès en humanité, pour le bien-être de tous
Dans son homélie, l’abbé Libambu a souligné qu’à l’occasion de cette fête, l’Eglise du Congo prévoit «la Messe pour le progrès des peuples». L’expression latine d’où provient cette traduction française est: «Missa pro populorum progressione», qui renvoie au développement souhaité pour un pays. Partant des lectures choisies pour cette célébration, le prêtre congolais a appelé ses compatriotes à l’esprit du service. Servir les autres en servant la patrie est plus noble plutôt que de chercher à se servir d’abord soi-même, dans toute responsabilité que l’on peut assumer. Faisant ainsi, on devient plus crédible et un tel service porte tous à progresser de l’hominité à l’humanité et on peut parvenir à un développement qui signifie bien-être pour tous.
Une célébration dans un contexte sécuritaire préoccupant
Avant la bénédiction finale, au nom de l’ambassadeur près le Saint-Siège, M. Patient Badera a lu le mot de circonstance. Il a souligné l’importance historique de commémorer cette date. «Le 30 juin est une date qui doit nous rassembler, symboliser et galvaniser notre serment de vivre ensemble, unis par le sort et dans l’effort, serment que nous avons hérité de nos Pères Fondateurs parmi lesquels Joseph Kasa-Vubu et Patrice Emery Lumumba, que nous devons, à notre tour, transmettre à nos enfants, aux générations futures». Il a par ailleurs décrit le contexte sécuritaire préoccupant dans lequel se déroule cette commémoration pour la République Démocratique du Congo qui «fait face à une énième agression de la part du Rwanda, qui agit sous couvert du mouvement terroriste M23 et ce, en violation de tous les Accords et Traités internationaux». Il a indiqué les efforts de son pays pour mettre fin à cette situation d’insécurité qui perdure et qui a déjà occasionné plus de 10 millions de morts et plusieurs millions de déplacés. Le représentant de l’ambassadeur Deogratias Ndagano a aussi rappelé l’importance pour le peuple congolais de se rendre aux urnes le 20 décembre prochain pour élire «ses représentants dans les institutions républicaines à mandat électif». De son côté, Paul Emile Tshinga, ambassadeur près le Quirinal, a souligné que, malgré la situation actuelle, la RDC «est un pays solution», et elle finira par s’en sortir.
Sainte Marie Majeure, un lieu significatif pour les relations entre la RDC et le Saint-Siège
Après ce mot de circonstance, l’un des concélébrants a pris la parole pour montrer l’importance du lieu choisi pour cette commémoration. C’est dans la basilique Sainte Marie Majeure que repose le premier ambassadeur congolais et africain près le Saint-Siège, le prince don António Manuel Nsaku Ne Vunda. Ce jeune diplomate pieux, aux manières nobles et délicates, fut envoyé au début du 17è siècle par le roi Álvaro II du Royaume Kongo, pour établir les relations diplomatiques avec le Vatican. Après plusieurs manœuvres des portugais et des espagnols, visant à empêcher son arrivée au Vatican, il arriva finalement à Rome très malade et mourut trois jours après, en 1608. Le Pape Paul V, qui a tenu à le rencontrer avant sa mort, a voulu l’honorer en ordonnant sa sépulture dans cette basilique qui dépendait de la couronne espagnole. Les congolais présents à la messe et d’autres invités ont eu la joie de visiter ce lieu où repose ce diplomate.
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