Cameroun: un congrès pour réfléchir sur la vie conjugale et à l'éducation
Jacques Ngol, SJ – Cité du Vatican avec Paule Valérie Mendogo - Edéa
L’archevêque métropolitain de Yaoundé, Mgr Jean Mbarga, dans un langage simple et accessible s’est longuement entretenu avec les 220 participants à la rencontre nationale de l’Association Chrétienne des Foyers qui s'est tenue du 22 au 25 juin à Mvolyé.
La famille face aux défis multiples
Lors de son intervention axé sur le sens de la famille, Mgr Jean Mbarga a invité ces «hommes et femmes à aller à l’école de la famille auprès de Dieu Lui-même qui est le fondement et le moteur de la famille». Cependant, face aux défis de notre société contemporaine liés à la famille, le prélat a relevé que «tout le monde a besoin de lumière, de réflexion» sur ce terme qui aujourd’hui est confronté aux crises multiples. Au rang de ces crises face auxquelles est confrontée la famille, le pasteur a cité «la récurrence des divorces, la perte de l’harmonie et le refroidissement de l’amour dans les foyers». À tout cela s’ajoutent le problème lié à «l’éducation et la scolarisation des jeunes, la crise de l’emploi des jeunes formés, l’intégration professionnelle des jeunes, la crise d’une jeunesse en délinquance, le durcissement des différences ethniques avec ses corollaires que sont le tribalisme et l’ethnocentrisme».
Pour faire face à cette situation qui prive la famille de son sens premier, Mgr Mbarga recommande aux couples présents à ce congrès «la prière assidue en famille et l’urgence d’un engagement concret pour renverser la donne en vivant et en présentant au monde la beauté et la solidité des valeurs chrétiennes de la famille, ainsi que la capacité à tendre vers l’idéal d’un mariage de bonheur». Parlant d'un mariage de bonheur, il a signifié «qu’un couple sans problème n’existe pas ou alors que, les problèmes font partie du couple. (...) Mais, l’idéal d’un mariage heureux, bienheureux, joyeux, festif, c’est lorsque la famille est devenu comme un lieu de tolérance où on se supporte mutuellement». C’est dans ce sens que «nous, les conseillers matrimoniaux, nous disons à l’un, "supporte!" et puis à l’autre aussi, "supporte!"», a-t-il ajouté.
La famille, lieu de l’interculturalité
Parlant de la famille comme lieu d’interculturalité, l’archevêque a relevé qu’«autrefois les villages étaient unis; le lien de consanguinité tribale avait son sens», regrettant qu’aujourd’hui, «on a l’impression que la crise culturelle africaine a atteint aussi ses liens interfamiliaux et ethniques». Ainsi, «au lieu d’être interculturels, nous sommes devenus conflit-culturels». Tout cela s’explique par la crise qui se vit déjà à l’intérieur même de la tribu, et qui favorise des comportements agressifs et intolérants, des gens qui ne supportent plus la relation avec les autres qui ne sont pas de leur tribu. On comprend donc l’actualité de ces fléaux dénoncés et qui constituent la thématique des médias, notamment, «le tribalisme, l’ethnicisme, l’ethnocentrisme».
Pas d’amour conjugal sans prière
Avant de conclure son intervention, l’archevêque de Yaoundé a réitéré son exhortation aux couples à fonder leur amour en Dieu. «Il n’y a pas d’amour conjugal sans prière, car l’amour vient de Dieu». Il les a par ailleurs mis en garde contre les œuvres du diable qui est le diviseur par excellence, les invitant à le combattre pour éviter l’esprit de séparation. «Si on parle de séparation, on sait qui est derrière» a-t-il dit, conseillant les couples à prier ensemble. «Si vous priez ensemble, vous aurez la force divine qui porte l’essence de l’amour, et vous aurez une armature en aptitude à vous protéger contre les assauts qui sont et qui seront permanents».
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