Côte d’Ivoire: «La paix, notre bien commun à préserver»
Pierre Dalin Domerson - Cité du Vatican et Marcel Ariston Blé - Abidjan
Tenue du 31 mai au 04 juin 2023, la 123e assemblée plénière des évêques de la Côte d’Ivoire a été l’occasion pour les pasteurs de renouveler les instances dirigeantes de leur conférence, d’examiner les rapports des commissions épiscopales, des secrétariats exécutifs, mais également de se pencher sur la vie de la nation.
À la veille des joutes électorales locales de septembre prochain, les prélats se disent inquiets de la montée des tensions dans les différents états-majors des partis politiques mais aussi autour des institutions chargées de les organiser. Dans leur message intitulé «La paix, notre bien commun à préserver», les évêques ont appelé à l’apaisement mais aussi à l’organisation d'élections libres, transparentes, justes, crédibles, inclusives et paisibles. Vu l’enjeu qu’elles constituent pour le pays, les évêques considèrent ces prochaines élections comme un ballon d’essai pour le scrutin présidentiel de 2025.
Des élections libres, transparentes, justes, crédibles, inclusives et paisibles comme gage de la paix
De l’avis des évêques, «l’amour pour notre patrie et le respect de la mémoire de nos compatriotes morts au cours des crises successives que notre pays a connues nous obligent à tout mettre en œuvre pour nous éviter une autre guerre». Pour garantir cette paix sociale, gage d’un développement harmonieux et intégral, l’organisation «d'élections libres, transparentes, justes, crédibles, inclusives et paisibles» est la voie à suivre, ont-ils insisté dans leur message.
S’ils saluent tous les efforts entrepris en faveur de la paix, les évêques font cependant le constat que «cette paix demeure encore fragile et précaire dans la mesure où la paix, ce n’est pas seulement le silence des armes» rappelant toutes les crises successives que le pays a connues au cours de ces dernières décennies (2002, 2011, 2020) qui selon eux, ont laissé des plaies profondes qui ont du mal à cicatriser.
Aujourd’hui, peut-on oublier tous nos compatriotes morts ainsi que toutes les autres victimes de ces différentes crises? s’interrogent les évêques. Dès lors, poursuivent-ils, «il est de la responsabilité de tous et de chacun de mettre tout en œuvre pour que le sang de nos concitoyens ne coule plus à nouveau».
Un appel à la retenue et à la modération
Les prélats ont de ce fait appelé les Ivoiriens à travailler ensemble pour éviter tout ce qui serait de nature à les replonger dans la spirale de la violence avec ses conséquences désastreuses. «…Car le pouvoir n’est pas une fin en soi» ont-ils déclaré. Au nom de leur mission prophétique et interpellés par la situation de pré-campagne, «Nous, vos archevêques et évêques, sentons comme un impérieux devoir d’appeler toutes les filles et tous les fils de notre pays à la retenue et à la modération» ont-ils exhorté.
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