Mgr Ignace Bessi Dogbo, président de la CECCI à l'ouverture de l'Assemblée des évêques Mgr Ignace Bessi Dogbo, président de la CECCI à l'ouverture de l'Assemblée des évêques 

Côte d’Ivoire: ouverture de la 123 ème assemblée plénière des évêques

La Conférence épiscopale des évêques catholiques de Côte d'Ivoire (CECCI) a ouvert le 31 mai les travaux de sa 123e Assemblée plénière dans le diocèse d’Agboville. Cette Assemblée qui prend fin le 04 juin est l’occasion pour les évêques de présenter les rapports des commissions épiscopales, d'évaluer les mandats des secrétariats exécutifs, des directeurs et aumôniers nationaux et de renouveler les instances dirigeantes de la CECCI.

Jacques Ngol, SJ – Cité du Vatican avec Marcel Ariston Blé - Abidjan

La 123ème assemblée plénière des évêques de Côte d’Ivoire qui se tient du 31 mai au 4 juin représente une opportunité pour les pasteurs de porter leur attention sur plusieurs sujets dont l’environnement socio-politique, économique international et national a indiqué Mgr Ignace Bessi Dogbo dans son discours d’ouverture. Pour le président de la conférence épiscopale ivoirienne, cette plénière sera un tremplin pour eux «d’opérer un retour sur soi, dans le but d’analyser le chemin parcouru, et voir si la Conférence, dans une pastorale organique, a su maintenir l’Église dans cette vitesse supérieure ou si la lassitude a dû lui faire baisser les bras».

Les inquiétudes de la CECCI face aux crises sociopolitiques et les conflits

Le président de la conférence épiscopale ivoirienne, à l’ouverture de cette plénière a relevé les craintes, liées au déroulement de la crise russo-ukrainienne ainsi que le terrorisme dans la sous-région ouest africaine et ses impacts fort ressentis par les populations. Ce terrorisme «qui semble plus puissant que toutes les grandes puissances» laissant «soupçonner une vraie complicité dans cette perturbation de la quiétude, nécessaire à la réflexion, à l’organisation et à la propulsion de tous les peuples sur la voie du développement». Cette situation du terrorisme est aussi bien inquiétante que «l’échéance des joutes électorales locales chez nous».

Abordant la question des élections municipales et régionales qui se pointent à l’horizon et qui concentrent l’attention des ivoiriens, l’archevêque de Korhogo a invité ces concitoyens à mettre tout en œuvre, dans le respect des droits et devoirs de tous, dans un esprit d’honnêteté, «comme il convient à toute compétition civilisée et sans passion, pour gagner le pari d’élections justes et transparentes, gage d’une paix à venir». Car pour lui«la victoire de la démocratie, c’est d’abord et avant tout, la victoire de la non-violence et de l’acceptation, dans l’humilité et la sérénité, de la défaite». Pour cela, il leur a rassuré que «l’Église, prie, pour que toute la Côte d’Ivoire rassemblée gagne un tel pari».

Outre les préoccupations liées au mauvais environnement électoral habituel, le prélat a souligné une autre catastrophe morale qui tourne autour du «tout m’est permis sexuel» une déviance qu’il a qualifié d’un autre âge qu’on voudrait «canoniser» dans notre société, à "fort taux d’importation des catastrophes morales commercialisées". Selon lui, ces populations Lesbienne, Gay, Bisexuelle et Transgenre ont besoin d’être guéries «et non être présentées comme un canon de comportement à incarner».


Les JMJ, vrai chemin de la synodalité

La perspective des Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ), au Portugal, autour du pape représente aux yeux de l’évêque de Korhogo, l’un des signes de vérification de l’effectivité de la synodalité de L’Église. Elle mettra selon lui en marche tous les jeunes, mais, en réalité, tous les hommes et toutes les femmes de toutes langues, peuples et nations, sans discrimination ni exclusion, pour les conduire vers Dieu, dans la communion parfaite a-t-il souligné. Cet important ressourcement spirituel pour le président de la Conférence épiscopale permettra aux jeunes ivoiriens d’en tirer le meilleur parti et revenir au pays avec la ferme volonté de répandre le bon parfum de la communion «dans notre Église et dans notre pays». Poursuivant, il a soutenu qu’ils  «auront pour mission d’aider les autres jeunes à se tenir debout, à relever la tête et à ne pas s’embourber dans des chemins de facilité qui sont assez souvent des chemins de perdition».

La CECCI, 50 ans d’existence

Cette 123 ème assemblée plénière marque le 50ème anniversaire d’existence de la conférence des évêques catholiques de Côte d’Ivoire (CECCI). A cette occasion, le père Arthur Kola, le chargé d’affaire de la nonciature apostolique en Côte d’Ivoire, a porté le message du Pape François signé par le cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’État du Saint-Siège. Dans ce message, le Saint-Père dit s’unir par la pensée et la prière aux prélats ivoiriens en assemblée plénière «pour mûrir la réflexion en vue de la construction de l’Église famille en Côte d’Ivoire». Le pape les encourage chacun à sauvegarder cette unité construite pendant un demi-siècle «qui est le signe distinctif des disciples du Christ et gage de la fécondité de la mission».

Face aux défis qui s’imposent aujourd’hui à l’Église, le Pape François vous «invite à être toujours plus proches du peuple de Dieu en marchant devant lui en l’indiquant le chemin, la voie, à marcher au milieu pour renforcer son unité et à marcher derrière pour suivre le flair qu’il possède afin de trouver de nouvelles voies» leur a-t-il fait entendre.

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02 juin 2023, 12:10