La communauté africaine francophone catholique de Forli exhortée à vivre l’unité dans la paix du Christ

Françoise Niamien - Cité du Vatican

C'est par une messe d’action de grâce célébrée en la fête du Très Saint Sacrement, le dimanche 11 juin que la communauté africaine francophone catholique de Forli en Italie a clôturé ses activités de l'année pastorale 2022-2023. Le père François Koukaga, d'origine ivoirienne et incardiné dans le diocèse, qui a présidé cette célébration, a profité de son homélie pour exhorter ses membres à l'unité.

Unité dans le Christ

«Le Sacrement de l'eucharistie, qui nous unit à Dieu, et nous fait devenir son corps visible dans le monde, doit susciter l'unité entre nous. Elle doit être le symbole de notre unité, entre africains francophones provenant de diverses nations» a conseillé le père Koukaga. Dans la suite de son homélie, il a invité le peuple de Dieu présent à avoir le cœur compatissant de Jésus. «Nous ne pouvons pas manger ensemble à la table du Seigneur et refuser d'avoir son cœur compatissant, et à ne pas compatir aux souffrances des frères et des sœurs».

Se réjouissant de la présence de fidèles africains protestants et musulmans venus partager la joie de «leurs frères catholiques» à cette eucharistie, le père Kougaka les a appelés à célébrer cette fraternité en se reconnaissant fils d’un même Père, Dieu.

Être des couturiers de l’unité

Moment de joie et de partage, la messe de clôture a enregistré la présence de l’ambassadeur de la République du Burkina Faso près le Saint-Siège, Régis Kévin Bakyono. Remerciant les membres de la communauté catholique africaine francophone de Forli-Bertinoro de l'avoir associé à leur messe d'action de grâce,
M. Bakyono, les a appelés «à être des promoteurs de l'amour de Dieu et des bâtisseurs de paix». Le diplomate burkinabè a illustré ses dires, en utilisant l'image du couturier «qui assemble avec dextérité et agilité plusieurs morceaux de tissus pour confectionner de belles pièces dont nous pouvons nous vêtir».

À l'image des couturiers, le diplomate burkinabè a lancé un appel à ces frères africains regroupés en communauté catholique «à se munir de l'aiguille de la paix et du fil de l'amour pour confectionner ce bel habit, qu’une communauté africaine unie, solidaire et harmonieuse ».

Historique et objectifs

Créée et reconnue en 2000 par l’évêque d’alors Mgr Vincenzo Zarri, la communauté africaine francophone catholique de Forli en Italie est née d’une petite chorale ivoirienne qui s’est élargie pour ensuite devenir une association culturelle dénommée ‘’Akwaba’’ qui avait en son sein d’autres ressortissants africains chrétiens et musulmans.

Constituée aujourd’hui des prêtres, religieux, religieuses et laïcs africains francophones catholiques de la Cote d’Ivoire, du Burkina Faso, des deux Congo, du Benin, du Togo, du Mali, du Cameroun et du Burundi pour environ 200 membres, «cette communauté se veut un lieu d’échanges, d’intégration, de rencontres entre africains».
«C’est une famille catholique qui reste ouverte à tous nos frères évangéliques, protestants et musulmans» précise le père aumônier

Difficultés et défis

Au fil de son existence, cette communauté s’est construite autour des valeurs fortes, notamment la fraternité, l’unité, l’entraide, la solidarité et le vivre-ensemble, vécues au travers des activités spirituelles, culturelles et sociales. Toutefois elle fait face aux conséquences de la grande mobilité de ses membres à la recherche d’un mieux-être vers d’autres horizons. Une situation qui, selon le père aumônier fragilise la communauté qui à chaque fois a besoin de se reconstruire.

Le père François Koukaga estime que le défi le plus significatif que rencontre la communauté africaine francophone de Forli est de «transmettre efficacement la foi et les traditions catholiques à leurs enfants nés à Forli, tout en assurant l'enseignement et la préservation des valeurs culturelles africaines».

Cette messe d’action de grâce a également été l’occasion pour la communauté de manifester sa proximité et sa solidarité à huit à huit de ses familles, victimes des dernières inondations au mois de mai 2023 à l’Émilie-Romagne, une région située dans nord-est de l’Italie. Également pendant cette célébration, des prières ont été élevées pour le repos éternel de ceux qui ont perdu leur vie lors de ces inondations tragiques.