Mgr Muteba éclaire le lien entre l'Eucharistie et la pastorale familiale
Marie José Muando Buabualo – Cité du Vatican
Ouvert le dimanche 4 juin, en la solennité de la Sainte Trinité, le 3ème Congrès eucharistique national de la République démocratique du Congo s’est clôturé dimanche 11 juin, en la solennité du Saint-Sacrement, par une messe solennelle présidée par le cardinal Luis Antonio Tagle, propréfet du dicastère pour l’évangélisation et envoyé spécial du Pape. Le lien entre l’eucharistie et la famille était au centre des réflexions de ce rassemblement qui était également marqué par la procession du Saint-Sacrement, le chemin de croix et d'autres activités. A Lubumbashi, archidiocèse hôte de cet événement, les défis de la famille sont au centre des préoccupations de la pastorale de l'église locale, a déclaré Mgr Fulgence Muteba, ordinaire du lieu.
Les défis que l’Eglise famille est appelée à relever
Dans un entretien accordée au correspondant de Vatican News en RDC, Jean Baptiste Malenge, Mgr Fulgence Muteba, archêveque de Lubumbashi, a relevé quelques problèmes que connaissent les familles dans le contexte social et culturel du pays tels que la violence, la polygamie, les paternités et maternités irresponsables et leurs conséquence, comme l’accroissement du nombre d’enfants de la rue ou en rupture familiale.
Rechercher la paix et l’accompagnement des jeunes couples
Pour ce qui concerne l’archidiocèse de Lubumbashi, Mgr Muteba a mis l’accent sur la diversité culturelle de la population qui vient de plusieurs régions et communautés. «L’archidiocèse de Lubumbashi est une mosaïque de plusieurs cultures et de plusieurs ethnies », pour lui, il faut créer un mot d’ordre pastoral qui puisse aider les gens à bien vivre leur foi, dans la cohabitation pacifique et à se considérer comme membres d’un seul corps. L’objectif pastoral est donc la recherche de la paix à travers l’instauration d’une unité centrée sur l’eucharistie au sein de cette diversité culturelle et sociale.
Chercher la consolidation et l’épanouissement de la famille
Mgr Muteba attire l’attention sur plusieurs problèmes que la famille doit affronter pour arriver à son rayonnement au niveau spirituel. Il prend pour exemple la culture du versement de la dot, censé être un symbole d’union entre les deux familles mais qui, en certains endroits, est devenu une sorte de marchandage de jeunes filles et qui freine l’accès des jeunes fiancés à une vie de couple selon les enseignements de l’Eglise; empêchant ainsi un accès au mariage religieux. «Il y a beaucoup de gens qui sont exclus du mariage religieux tout simplement parce qu’ils n’ont pas de moyens pour payer la dot. Cette dernière ne se base plus sur des objets symboliques pour marquer l’alliance entre les deux familles. On va jusqu'à demander des écrans de télévision plasma, des téléphones androïdes, des panneaux solaires et des montants exorbitants». Pour faire face à cette marchandisation de la jeune fille, Mgr Muteba estime qu’il est important que l’Eglise prenne ses responsabilités. Il suggère la création d’une charte pour la dot, une charte chrétienne qui mette la solidarité en premier lieu en vue d’aider les jeunes époux à bien démarrer leur vie matrimoniale.
Avoir droit à la différence face à ce que le Christ nous a légué
Le mariage est une union entre un homme et une femme à la manière du Christ qui est l’époux et l’Eglise qui est l’épouse. Pour l’archidiocèse de Lubumbashi, Mgr Muteba demande d’avoir le droit à la différence. «Si on accepte ailleurs ce que l’on qualifie de mariage mais qui ne l’est pas », nous n’avons pas le droit de transformer notre concept du mariage basé sur l’Evangile pour adopter ce qui nous est imposé d’ailleurs. Sur ce point, l’archevêque de Lubumbashi propose un plaidoyer auprès de nos législateurs et du parlement pour que l’on ne puisse pas voter des lois qui risquent de déformer la splendeur de la famille. Les familles restent les lieux de transformation civique qui peuvent permettre à la société la transmission des valeurs aux futures générations en vue d’édifier une société juste, a souligné l'archevêque de Lubumbashi.
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