Sénégal: les évêques disent «Non à la violence! Oui à la paix!»

Pierre Dalin Domerson – Cité du Vatican

Les événements récents liés à la condamnation de l'opposant sénégalais Ousmane Sonko, entraînant la mort d'au moins 16 personnes et une vague de violences sans précédent secouant plusieurs régions du pays, ont été au cœur des réflexions des évêques lors de cette session. Face à cette situation qui soulève inquiétude, les évêques ont d'abord exprimé leur grande préoccupation. «Nous déplorons les nombreuses victimes humaines ainsi que tous les actes de destruction de biens publics et privés, dans un climat de peur et d'insécurité» ont-ils d'abord déclaré.

Un appel à la cohésion sociale et politique

Dans leur message, les évêques ont fait part du constat que le climat préélectoral actuel alimente de vives tensions et différentes controverses dans le pays. Ils ont profité pour lancer un appel solennel aux acteurs politiques, économiques et sociaux, ainsi qu'aux leaders religieux, les invitant à «privilégier le bien supérieur de la nation par rapport à des intérêts partisans ou à des ambitions personnelles, à promouvoir la justice et la paix». Par rapport au climat de violence qui sévit dans le pays ces derniers temps, les évêques ont aussi interpellé l’ensemble de leurs concitoyens sur les dangers de la division et de la violence, en les exhortant au «respect des Lois et Règlements, et des Institutions de la République qui garantissent notre vivre ensemble». Ils ont appelé à la raison, à la retenue et à la responsabilité, insistant sur le devoir de construire et de développer le pays dans la paix, la loyauté et le respect mutuel: «Nous disons «Non à la violence! Oui à la Paix!» ont-ils ouvertement écrit dans leur message. Rappelant que la Constitution du Pays garantit à tous la liberté d'expression, les pasteurs rappellent le devoir d'une prise de parole vraie, respectueuse, responsable et constructive.

Un message d’espoir pour les jeunes

Les jeunes occupent une place particulière dans la réflexion des évêques qui leur ont adressé un message d'espoir, les invitant à ne pas céder au désespoir ni à la manipulation. «Aux jeunes de notre pays, forces vives de notre nation [...], ne cédez pas au désespoir, ni à la manipulation, au point de brûler, saccager et détruire les biens appartenant à autrui et à la communauté». Faisant part de leur préoccupation pour le présent et pour l'avenir de la nation, les prélats les ont exhortés, ainsi que tous les concitoyens, «à un retour aux valeurs, notamment au respect de la vie humaine et à la promotion du bien commun».

Vers l'espoir d'un avenir meilleur

En conclusion de cette session, qui est habituellement organisée le lendemain du traditionnel pèlerinage marial de Popenguine (Notre Dame de la Délivrance) et qui rassemble chaque année des milliers de pèlerins venus de partout à travers le pays, les évêques ont exprimé leur espoir pour l'avenir. Ils ont prié pour un bon hivernage et des récoltes bénéfiques en exhortant les fidèles à travailler la terre en faisant une bonne préparation de la campagne agricole pour atteindre l'autosuffisance alimentaire. Par ailleurs, ils ont invité tous les citoyens à profiter de la saison des pluies pour planter des arbres, contribuant ainsi à la lutte contre la désertification et à la protection de l'environnement.

Implorant la bénédiction de Dieu sur le Sénégal, les pasteurs ont confié leur pays à l'intercession de la Bienheureuse Vierge Marie, Mère de l'Église, Notre Dame de la Délivrande de Popenguine, Reine de la Paix.