Kenya: les évêques condamnent la brutalité policière
Les manifestations antigouvernementales du 19 juillet au Kenya ont donné lieu à de nouveaux mouvements de violence marqués par des batailles rangées entre la police et les manifestants. Dans une déclaration collective, les membres de la Conférence des évêques catholiques du pays condamnent toute brutalité policière infligée à des Kényans innocents.
Appel au dialogue et aux pourparlers
L’épiscopat kényan souligne combien la brutalité policière sape les principes fondamentaux de l'État de droit, des droits humains et de la justice. Ils expriment leur solidarité envers les victimes et la destruction de biens. Les évêques lancent un appel au président William Ruto et à l’opposant Raïla Odinga à donner une chance au dialogue. L’épiscopat local souhaite des pourparlers bipartisans qui associent les chefs religieux ainsi que d'autres personnes et organismes éminents.
Que les manifestations restent pacifiques et conformes à la loi
Les dirigeants de la coalition Azimio One Kenya dont Raïla Odinga est le leader ainsi que ceux du gouvernement dirigé par le président William Ruto s’accusent mutuellement d’être à l’origine de la crise qui déchire le pays. Le président Ruto pointe du doigt le chef de l'opposition l’accusant de mener le pays vers l'anarchie. Les dirigeants de l'opposition accusent, à leur tour, le gouvernement de ne pas avoir réussi à réduire le coût de la vie. La crise économique est née suite à la promulgation de la loi de finances 2023 par le président William Ruto, dans un pays déjà touché par une forte inflation. Les nouvelles taxes instaurées par le président s'ajoutent aux difficultés financières déjà présentes. Une occasion saisie par Raïla Odinga comme l’unique voie de résistance.
Solidarité envers la population kenyane
Les manifestations sont qualifiées par le gouvernement de menace à la sécurité nationale. Elles font perdre au pays l'équivalent de 3 milliards de shillings, journaliers, environ 19 millions d'euros, selon l’Alliance du secteur privé du Kenya, KPSA. Les évêques terminent leur message en passant en revue les priorités sociales nécessitant solidarité et subsidiarité comme l'éducation, la santé, la lutte contre pauvreté et le manque d'emploi. L’épiscopat kenyan conclut son message en affirmant qu'il est «impératif que le gouvernement écoute la détresse de la population, fournisse des explications claires et honnêtes sur les promesses non tenues, et donne la priorité aux politiques qui allègent les fardeaux socio-économiques». Les évêques sollicitent l'adhésion à l'État de droit, tant pour les citoyens que pour les dirigeants.
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